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Conférence du 23 janvier 2012 à Montceau

LA TRANSITION ENERGETIQUE PARLONS EN !

Durant la conférence du 23 janvier 2012 à Montceau, Stephen Kerckhove, délégué de l'association « Agir pour l'environnement » et Thomas Guéret,ingénieur, cofondateur et administrateur de l'association négaWatt ont parlé de la transition énergétique devant une cinquantaine de personnes captivées par la qualité des interventions.

Le premier explique les nombreuses raisons de sortir du nucléaire, dangerosité, coût, opacité...Le coût de la gestion des déchets est à multiplier par 4 au moins et le coût de démantèlement d'un réacteur peut être par 10 ou 15 par rapport à ce qui est annoncé . L'accident de Tchernobyl a déjà coûté 550 milliards de dollars ( hors coût santé ).

Le second développe un scénario pragmatique, réaliste et rigoureux qui permet à l'horizon 2050, à niveau de confort égal, de diminuer de deux tiers la demande en énergie primaire, d'assumer celle-ci à 91% par du renouvelable tout en ayant définitivement abandonné le nucléaire vers 2033.

Contre le fatalisme du « toujours plus de consommation et de production », l'approche de négaWatt, « faire mieux avec moins », peut se résumer en trois mots clés : sobriété, efficacité, renouvelable.

>>>>>>>>> Pour découvrir le scénario négaWatt, surlignez, cliquez droit et ouvrez le lien  :     http://www.negawatt.org/

>>>>>>>>> Les 10 points clés du scénario en bas de page.

Une pause conviviale autour d'un buffet, en partie bio et complètement local, a permis les premiers échanges.

Deuxième partie de la soirée : le jeu des questions réponses.

Thomas est revenu sur le lissage des pics de consommation d'énergie et le stockage de l'énergie, avec quelques solutions concrètes. Il a souligné le rôle d'expert des membres de négaWatt et leurs missions d'information et de formation auprès des collectivités territoriales. La région est un bon échelon d'intervention mais ce n'est pas le seul. Ainsi négaWatt participe à des expériences de
terrain. Il est aussi partenaire d'autres associations.

L'emploi est au cœur des préoccupations des français, il est aussi intégré dans le scénario. On arrive ainsi à un ratio positif de 700000emplois créés d'ici 2020 , essentiellement dans les économies d'énergie, les énergies renouvelables, les transports collectifs et l'agriculture. Les métiers du nucléaire s'orientent vers la recherche, le démantèlement et la maintenance. La disparition progressive de certains emplois dans la filière est à évaluer jusqu'à l'horizon 2033. L'avenir passe par une reconversion aux nouveaux emplois, en particulier dans le secteur du renouvelable.

>>>>>>>>Le projet d’Eva Joly (sous PDF)projet 2012 1-million d'emplois-

Modifier les façons de produire et de consommer impacte la notion de service public. Claude Bourgade, cosecrétaire EELV 71, a esquissé les grandes lignes du programme EELV. Le service public de l'électricité devient le service public de l'énergie. L'objectif est de donner plus de pouvoir aux usagers sur ce qu'ils produisent et ce qu'ils consomment, de les associer à la gestion. La distribution sera transférée aux collectivités locales avec contrôle de la décentralisation.

La période est évidemment propice aux questions d'alliances et de programme électoral.

Alain Cordier, Conseiller Régional EELV, souligne l'importance de prendre très vite des décisions donc de signer des accords avec d'autres partis en mesure de peser sur les politiques publiques, même si ces partis ne partagent pas 100% des convictions antinucléaires (bref rappel des accords de 36 signés par un large front de partenaires pas tous classés à gauche). Toute avancée significative est importante. L'immoralité est à voir du côté de ceux qui renient leur signature, pas de ceux qui ont signé.

Le programme d'EELV, qui propose sur la base du scénario négaWatt, un retrait du nucléaire, estparfois qualifié d'extrémiste par rapport à ceux qui proposent un mixte énergétique incluant le nucléaire. Il faut avoir conscience de la contradiction de ces propositions alternatives. Construire l'EPR, puis d'autres, car sinon quel est l'intérêt économique de s'en tenir à un prototype, c'est
relancer le programme nucléaire pour 50 ans. Si l'EPR est trop bien, pourquoi faire autre chose ? Et si le nucléaire est une source de problèmes dangereux, une solution coûteuse, pourquoi le relancer ?

Merci au groupe local Montceau -le Creusot pour l'organisation de cette soirée, soirée riche en informations de qualité et en échanges. Ecologistes et société civile se sont emparés du débat sur la transition énergétique, ce n'est pas encore le cas des élus, ni des syndicats. Nous avons proposé à ces derniers un échange privé avec les intervenants. Pas de réponse. Dommage, mais les lignes
bougent, continuons !

MCl Colin Cordier

 

Les 10 points-clés du scénario négaWatt 2011:
Une politique très volontariste de sobriété et d’efficacité énergétique, aboutissant à une diminution
en 2050 de la demande en énergie primaire de 65 % par rapport à la situation en 2010 :
l’exploitation du « gisement de négaWatts » permet de faire les 2/3 du chemin !
• Malgré cette politique, le maintien d’un haut niveau de services énergétiques pour les besoins de
chaleur, de mobilité et d’électricité spécifique.
• Un recours prioritaire aux énergies renouvelables qui représentent à terme, en 2050, 91 % de nos
ressources énergétiques.
• Une gestion coordonnée des réseaux de gaz, d’électricité et de chaleur permettant de répondre à tout moment aux besoins et d’assurer l’équilibre en puissance.
• Une anticipation de la fin des « fossiles faciles » à l’approche des pics pétrolier et gazier, par la limitation de leur utilisation à la pétrochimie et aux matières premières industrielles, ainsi qu’à quelques usages très spécifiques tels que l’industrie ou l’aviation.
• Par rapport à 2010, des émissions de CO2 divisées par 2 en 2030 et par 16 en 2050.
• Un système énergétique français presque totalement décarboné malgré un arrêt maîtrisé et cohérent de toute production d’électricité nucléaire en 2033, c’est-à-dire en 22 ans.
• Un cumul des émissions de CO2 sur la période 2011-2050 conforme, dans une logique d’équité mondiale par rapport au poids démographique de la France, à l’objectif de limiter la hausse moyenne de la température sur Terre en dessous de 2°C d’ici 2100.
• Sur l’usage des sols et l'agriculture, un scénario énergétique équilibré malgré une relocalisation des productions et un recours très important à la biomasse pour la production de matériaux et d’énergie en cohérence avec le scénario Afterres2050 du bureau d’études associatif Solagro.
• Une France avançant vers l’autonomie et la démocratie énergétiques, créant des centaines de milliers d’emplois durables, et redonnant aux territoires et à leurs acteurs une place centrale dans notre paysage énergétique