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« chauffage électrique / énergie nucléaire » le couple infernal.


« Chauffage électrique / énergie nucléaire » le couple infernal.
En cette période de grand froid, l'absurdité du modèle électrique comme système de chauffage s'invite à la maison. Les appels au civisme d'EDF demandant aux usagers * un « usage modéré » prêteraient à rire si les inconséquences des choix énergétiques ne se traduisaient pas par autant de précarité et de misère accrue.
Dès les années 80, notre surcapacité énergétique interrompt tout programme de maîtrise de l'énergie et de développement des énergies renouvelables. Le chauffage électrique devient la norme. La forte incitation à son installation et la marginalisation des autres systèmes ont porté leur fruit amer : aujourd'hui plus de 30 % des logements français en sont équipés, contre 5 % en Allemagne, une interdiction au Danemark depuis 1985 et une autorisation préalable en Suisse. Mais ce système de production nucléaire, rigide et non modulable, se révèle insuffisant en période de pointe, quand on en a le plus besoin en fait. Il faut faire appel à du charbon et du gaz, merci pour le CO2, et à nos voisins, merci pour la facture du commerce extérieur.
Aujourd'hui nous sommes face à la réalité, et pas seulement celle des pics énergétiques. Qui paie pour le manque d'efficacité énergétique de son logement ? Qui va payer les scories du nucléaires, pollution, démantèlement, déchets, dissémination ?
Les ménages n'ont pas à faire les frais d'un choix nucléaire sur lequel ils n'ont jamais été consultés et trop longtemps bernés. Oui, la sobriété énergétique existe sans crever de froid en se coupant, ou en étant coupé, du courant. La meilleure énergie est celle qu'on ne consomme pas parce qu'on s'est donné les moyens de s'en passer.
Alors, la transition énergétique, utopie ou nécessité immédiate ?
Une transition énergétique en douceur, créatrice d'emplois et gage d'une meilleure qualité de vie, débarrassée du nucléaire à l'échelle d'une génération, c'est possible, comme le montre EELV dans son programme d'action 2012. Mais attention aux propositions faussement réalistes dans lesquelles le mix énergétique comprendrait toujours une part de nucléaire. Les investissements consentis, outre qu'ils continueraient à réduire à la portion congrue toutes les autres recherches, imposeraient une rentabilisation dans la durée et la quantité. Qui peut croire qu'on ne fabriquerait qu'un EPR après y avoir englouti au bas mot six milliards ? Nous serions toujours dans ce cycle infernal de la production / consommation qui tourne le dos à l'idée même d'efficacité et de sobriété. Pourtant ce sont bien là les deux fondements de la justice sociale et d'un avenir vivable.
Communiqué du 9 février 2012 . Marie-Claude Colin Cordier, porte-parole EELV 71
* Pas d'appel par contre pour supprimer au moins provisoirement le gaspillage publicitaire des panneaux vidéos ou l'éclairage nocturne des bureaux . Pourtant qui s'en plaindrait ?