RYTHMES SCOLAIRES: laisser le temps aux enfants de se construire eux-mêmes
La réforme des rythmes scolaires s’accompagne nécessairement d’une évolution du PET de Dijon. Depuis 2001, l’engagement de la ville sur l’accompagnement éducatif de l’enfant en lien avec sa scolarité s’est renforcé sur l’ensemble des écoles, répondant aux besoins de familles et des enfants. Pour autant, la réforme en cours, en étapes, soulève des contradictions et tabous qu’il s’agit de lever, tranquillement:
L’école et ses services péri-scolaires sont AUSSI un mode garde, dès 3 ans, très socialisé. Il facilite une organisation familiale au quotidien ainsi que l’accès aux femmes à l’emploi. Une façon comme une autre de lutter contre les inégalités sexuées dans ce champ, sans même parler des inégalités salariales.
La réforme des rythmes doit se poursuivre avec la réduction des vacances d’été: cela permettra de travailler à un vrai équilibre entre le temps d’apprentissage journalier et sa répartition tout au long de l’année. Pour beaucoup d’enfants de 5 à 8 ans, période majeure de la construction du raisonnement, des bases de la structuration spatio-temporelle, de la consolidation des apprentissages scolaires de base, l’interruption des processus en cours durant 2 mois n’a aucun sens: il en ressort souvent de l’ennui et des oublis de qui a pu être mémorisé, appris et compris laborieusement auparavant. Elle doit se poursuivre avec la prise en compte des besoins spécifiques des enfants de 2 à 4 ans avec la question du repas de midi et de la sieste.
Au-delà, il s’agit évidemment que l’école soit de qualité, que les services péri-scolaires le soient également.
Pour les écologistes, il faut que les enfants puissent se réaliser autrement que dans la surconsommation frénétique: former des enfants futurs « citoyens du monde » plutôt que consommateurs compulsifs. Les enfants ont besoin de temps pour développer leur imaginaire partagé avec les pairs via des supports variés et non forcément prévisibles par les institutions. De quoi grandir simplement.
On n’investit jamais assez dans l’éducation et la formation. Cet investissement repose à la fois sur l’État mais sur l’ensemble des collectivités locales et des acteurs de l’Éducation. De ce point de vue, voyons l’engagement de la ville et de ses partenaires. Il y a aussi le chantier associatif à consolider du côté des parents L’éducation passe aussi, au delà des acteurs institutionnels, par la coopération avec les parents: ils ont besoin de soutiens et d’échanges.
La réforme en cours sera menée à bien avec l’ensemble des acteurs concernés. Sachant bien que les principaux concernés, les enfants, ne peuvent s’exprimer en tant que tels. Le projet éducatif doit être le résultat d’un compromis, au-delà de divers intérêts et lobbies, pour que la scolarité des enfants et son organisation correspondent à leur besoin en matière de développement cognitif, social et affectif. Juste pour dire qu’il y a nombre d’études ayant objectivé tout cela.
Intervention de Catherine HERVIEU lors du Conseil Municipal du 30 septembre 2013