Le Projet d’Aéroport Renaissance est un mythe !

Rapport n°34: Aéroport Dijon-Bourgogne, adoption des conventions nécessaires jusqu’à la mise en œuvre de la DSP prévue par la Région au 1er juin 2013

Face aux déclarations surprenantes de ces dernières semaines, reconnaissez-nous la position constante des écologistes depuis 2006 sur ce mythe présentant l’aéroport Dijon-Bourgogne comme élément structurant du territoire.

Parce que nous sommes pragmatiques et soucieux d’une juste utilisation des fonds publics, notre refus se justifie par des arguments environnementaux et économiques assortis de réalités chiffrées. Lesquelles ont d’autant plus de sens dans cette période marquée par les contraintes budgétaires que l’ensemble des maires et nous tous connaissons.

Ce projet est un échec. Le nombre de passagers est bien inférieur aux prévisions, nombre d’ailleurs en baisse constante. Ainsi, 43000 personnes ont été enregistrées en 2012, soit 4000 passagers de moins qu’en 2011. Pour le 1er semestre 2013, seuls 16000 passagers ont été enregistrés soit une baisse de 34% par rapport à 2012. D’une part, on est loin des 250000 passagers initialement attendus et d’autre part, le point d’équilibre fixé à 50000 passagers/an n’a même jamais été atteint ces dernières années.

Le volume insuffisant de passagers entraîne un déficit d’exploitation qui s’élèvera à 1Md’€ en 2013 au lieu des 600000€ envisagés initialement.

En France, il y a 9 fois plus d’aéroports qu’en Allemagne: 172 contre 19. Avec une densité d’aéroports par habitants de 358000 habitants par aéroport contre 4 millions 300000 habitants en Allemagne par aéroport. On n’a pas la preuve d’un avantage comparatif sur le plan économique même si la superficie de la France est plus grande que celle de l’Allemagne.

L’offre française est surdimensionnée par rapport aux besoins. Elle entraîne une compétition entre les territoires alors que nous devons engager la transition vers un aménagements équilibré et équitable des territoires.

Et localement, nous sommes confrontés à cette situation avec l’implantation de 2 aéroports régionaux à 50 km de distance l’un de l’autre. Et quand bien même, nous imaginerions la création d’un aéroport inter-régional situé à Dôle-Tavaux, les limites économiques et écologiques du projet ne peuvent pas satisfaire cette option. Les subventions d’exploitation apportée par le Conseil Général du Jura ne cessent d’augmenter chaque année (896134€ en 2010 et 1082956€ en 2011). Malgré ce financement public, le déficit d’exploitation s’élève à 800000€ en 2013.

L’aéroport Dijon-Bourgogne ne doit sa survie, jusque-là, que grâce à la perfusion financière des collectivités. A ce jour, cela représente 25M d’€.

Face à ces données chiffrées, nous n’avons toujours pas connaissance d’indicateurs précis capables de démontrer l’impact positif que génère l’aéroport en matière de développement économique et touristique.

Réorientons plutôt massivement nos investissements dans des modes de transports collectifs, leur amélioration et la facilitation de leur accès et ainsi permettre au plus grand nombre de pouvoir se déplacer au quotidien.

Tranchons plutôt en faveur du train pour tous plutôt que l’avion pour quelques uns.

Continuons de soutenir des projets dans des secteurs économiquement et écologiquement viables et créateurs d’emplois comme l’économie du recyclage et de la réparation, la mobilité alternative et les transports collectifs, les énergies renouvelables, le bâtiment et les écomatériaux ainsi que la chimie verte.

Puisqu’il est présenté ce soir le nouvel Observatoire des Mobilités Actives 2012 – mutation de l’Observatoire du Vélo- travaillons pour qu’il y ait à terme un Observatoire des Mobilités Actives aux échelles départementale et régionale à l’instar de ce que nous avons initié au Grand Dijon depuis 2009. Et soyons présent lors de l’inauguration de la 1ère station d’auto-partage le 30 septembre sur le parvis de la gare de Dijon.

Sur le rapport, nous votons contre.

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