Conseil Municipal de Dijon du 23 mai: VOEU « Dijon, vers une commune sans pesticides » , à l’initiative du groupe EELV 🗺

Les pesticides, sont des produits toxiques, utilisés massivement en agriculture après la seconde guerre mondiale, pour pallier à la pénurie alimentaire. Depuis, l’utilisation de ces substances, étendue aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités a contaminé l’eau, l’air, les sols entraînant une dégradation de l’environnement et des problèmes de santé notamment chez les agriculteurs, qui en sont les premières victimes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les pesticides sont responsables de plus de 250 000 morts/an dans le monde, et certaines pathologies leur sont directement attribuées : cancers, maladie de Parkinson, infertilité… Ils sont également responsables de la diminution de la biodiversité, et particulièrement du déficit de près de 13,4 millions de colonies d’abeilles, pourtant nécessaires pour polliniser correctement les cultures européenne. Les conséquences sont désastreuses puisque la pollinisation permet d’assurer la reproduction de 70 à 80 % des plantes à fleurs dans le monde soit 35 % de la production alimentaire mondiale.

De plus, une étude de l’INRA, publiée en mars 2016, montre que l’impact global négatif des pesticides (dépenses supplémentaires de santé, frais supplémentaire de traitement de l’eau, perte de productivité des travailleurs suite aux maladies professionnelles, etc…) est largement supérieur aux bénéfices agronomiques. En clair, les pesticides coûtent plus à la société qu’ils ne rapportent.

Pourtant, la France avec 100 000 tonnes de pesticides classés dangereux ou potentiellement dangereux utilisées chaque année, est le premier consommateur européen de pesticides et prend la troisième place au niveau mondial. Et ce, malgré le plan ecophyto 2018 visant à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides agricoles en 2018 puisque la consommation a progressé de 9,4 %, entre 2013 et 2014.

Par ailleurs, l’interdiction européenne partielle de 3 néonicotinoides, puissants insecticides neuro toxiques, n’empêche pas leur utilisation sur de larges surfaces. Leur toxicité est reconnue. Ils persistent dans l’environnement, et sont mis en cause dans la surmortalité des pollinisateurs, et particulièrement des abeilles. De plus, de récentes études ont montré les effets mortifères des pesticides sur la biodiversité du sol, les vers de terre, les oiseaux et les petits mammifères et sur le système nerveux humain. La Ville de Dijon, particulièrement sensible à ce sujet s’est engagée dans le programme « abeilles sentinelles de l’environnement » avec, notamment, l’implantation d’une centaine de ruchers.

L’adoption, en mars 2016, de l’interdiction de tous les néonicotinoides dans le projet de loi pour la reconquête de la Biodiversité, de la nature et des paysages vient conforter l’engagement de la Ville. Toutefois il faut regretter une échéance repoussée à 2018 au lieu de 2017. Les débats parlementaires n’ont de cesse depuis de repousser cette échéance.

Dijon, forte de son ambition environnementale, et soucieuse de la santé de toutes et tous, a anticipé l’application de la loi. Depuis 2009, la Ville s’est engagée dans un abandon progressif et total des pesticides. A ce jour, le conseil municipal et les habitants peuvent être fiers qu’il n’y ait plus de pesticide dans l’ensemble des espaces publics de la Ville.

La Ville, maintenant exemplaire, peut agir en direction des particuliers. En effet, les jardiniers amateurs ne pourront plus utiliser de pesticides en 2019.

Considérant la volonté de Dijon de préserver la santé des dijonnaises et des dijonnais et sa politique en faveur de la biodiversité, le conseil municipal, réunit en assemblée souhaite

. poursuivre un vaste programme d’information et sensibilisation du public face aux dangers des pesticides et aider les particuliers à entretenir écologiquement leurs jardins ;

. décliner l’exemplarité de sa politique en matière de zéro-phyto dans d’autres domaines, comme l’alimentation, avec une augmentation significative des produits biologiques locaux dans les repas de la restauration scolaire dijonnaise ;

. s’engage à œuvrer pour la synergence des actions en faveurs de la biodiversité avec l’ensemble des collectivités locales avec lesquelles la Ville de Dijon est en lien.

Stéphanie MODDE, adjointe à l’écologie urbaine 

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