Publications et conseils de lectures

Femmes politiques: « le troisième sexe » ?  Mérabha Benchikh, L’Harmattan, 275 p.
Au sein d’un champs politique fortement concurrentiel et encore largement dominé par les hommes, M. Benchikh tente d’appréhender la manière dont se construisent les carrières politiques des femmes. Au terme d’une enquête de terrain de plusieurs années dans le milieu politique français, au croisement de la sociologie politique et de la sociologie du genre, cet ouvrage entend donc mettre en lumière les expériences vécues des femmes politiques, leurs représentations et stratégies. Ces femmes, confrontées à l’incarnation viriliste d’un pouvoir exercé et partagé entre pairs,incarnent un autre genre, qui tente de se construire et de s’élever au-delà des clivages politiques, et font entendre une voix nouvelle : celle d’un « troisième sexe ». Prix 28.00 €

 
Féminismes islamiques  Zahra Ali (dir.), La Fabrique, 234 p.
Intellectuelles, chercheuses et militantes, les contributrices entendent montrer la dynamique féministe dans le monde musulman et proposer de nouvelles perspectives quant à la manière de poser le lien entre femmes, féminismes et islam. Après une longue introduction de Zahra Ali qui resitue ce courant, le livre est divisé en trois parties : « Lectures alternatives » ; « Des Textes au contextes : un mouvement transnational » ; « Des discours aux pratiques : des musulmanes contre les oppressions ». Prix 13.00 €

 
Sous le signe de Saturne  Susan Sontag, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par P. Blanchard, R. Louit, B. Legars et l’auteure, Bourgois, 219 p.
Susan Sontag sonde, dans ce volume, les rapports qu’entretiennent morale et esthétique et qui traversent notre culture occidentale. Se référant à des écrivains et à des philosophes (Canetti, Benjamin ou Barthes), à des cinéastes (Riefenstahl, Syberberg) ou encore à des moralistes (Goodman, Cioran), elle soulève des questions posées par la responsabilité intellectuelle, aux limites du fascisme ou du cosmopolitisme. Elle aborde également des approches plus métaphysiques ou plus théoricistes de la « modernité », toujours avec le souci de réajuster l’imagerie qui, trop souvent, a recouvert les travaux des uns et des autres, et en s’efforçant de retrouver, partout, la vérité de l’origine et de traquer le mensonge. Prix 10.00 €

 
La parenté en question(s)  Véronique Bedin et Martine Fournier (dir.), Sciences Humaines, 235 p.
Mariages, divorces, pacs, unions libres, familles monoparentales, homoparentales et recomposées… Les progrès incessants de la procréation et les transformations sociales et culturelles ont fait exploser le modèle de la famille traditionnelle. Tout un vocabulaire nouveau est apparu pour rendre compte de ces évolutions. La « parentalité » (l’art d’être parent) et la notion de « projet parental » ont fait leur entrée en force. Mais de quel lien de parenté parle-t-on? La multiplication des affaires de justice dans lesquelles les juges doivent trancher entre le primat d’une filiation biologique, domestique ou généalogique est édifiante. Après avoir rappelé quelques aspects théoriques fondamentaux – anthropologiques, historiques, sociologiques-, concernant la parenté et les systèmes de filiation, l’ouvrage s’interroge sur les multiples manières d’être parent aujourd’hui. Avec les contributions de journalistes de la revue Sciences Humaines et d’universitaires tels que Laurent Barry, Benoît Bastard, Virginie Descoutures, Agnès Fine, Hervé Le Bras, Dominique Mehl, Irène Théry… Prix 12.70 €

 
Le sein, une histoire, préface d’Elizabeth Badinter  Marilyn Yalom, préface d’Elizabeth Badinter, traduit de l’anglais (Etats-Unis)par Dominique Letellier, Le livre de Poche, 427 p.
Sein divin au Moyen Age, sein domestique au XVIIe siècle, sein politique de la Marianne, sein commercialisé par l’industrie du corset et du soutien-gorge, sein rongé par le cancer ou défiguré par le piercing au XXe siècle… le sein de la femme a appartenu successivement à l’enfant, à l’homme, au politique, au psychanalyste, au pornographe, au chirurgien esthétique, avant que les féministes n’en reprennent le contrôle à la fin du siècle dernier. Quelle femme aujourd’hui peut se jouer tout à la fois de la mode, de la séduction et de sa santé ? L’ Histoire du sein, véritable marqueur des valeurs de la société, est à suivre. Prix 7.60 €

 
Le désespoir voilé, femmes et féministes de Palestine  Norma Marcos, préface de Christiane Hessel-Chabry, Riveneuve, 330 p.
N. Marcos offre un panorama de l’histoire du mouvement féministe en Palestine, avec des portraits intimistes de femmes emblématiques et des parcours de personnalités marquantes du mouvement des femmes, issues de grandes familles ou de milieux plus populaires. Puisant aussi à des sources anglo-saxonnes peu accessibles en France, reprenant des travaux européens et arabes, elle retrace la politisation du mouvement sous l’influence du nationalisme arabe. Les féministes palestiniennes sont souvent prises sous une double contrainte : celle de l’occupation israélienne comme celle d’une société qui garde ses archaïsmes. Elle explore ainsi l’imaginaire culturel, à travers l’art et la littérature, pour retranscrire l’image des femmes à laquelle se réfère leur engagement politique et social. Prix 20.00 €

7 femmes : Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann, Djuna Barnes  Lydie Salvayre, Perrin, 238 p.
Sept femmes pour qui l’écriture n’est pas un supplément d’existence mais l ‘existence même. Sept oeuvres dont la force et la beauté ont marqué Lydie Salvayre et décidé pour beaucoup de sa vie. Sept parcours, douloureux pour la plupart, dont elle suit les élans, les angoisses, les trébuchements et les fragiles victoires. Prix 18.00 €

 

 
Le livre noir des violences sexuelles  Dr Muriel Salmona, Dunod, 347 p.
Les violences sexuelles, très nombreuses en France, restent peu prises en considération par les acteurs médico-sociaux et politiques. Or les conséquences psychotraumatiques de ces violences sont énormes en termes de santé publique. M. Salmona dénonce dans cet ouvrage une véritable loi du silence, qui empêche les victimes d’être réellement secourues. «Pour lutter contre les violences et leur reproduction de proche en proche et de génération en génération, il est temps de garantir l’égalité des droits de tous les citoyens, mais il est temps aussi que les blessures psychiques des victimes de violences et leur réalité neuro-biologique soient enfin reconnues, comprises et réellement traitées.»

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