Notoriété n’est pas crédibilité
Nous nous étonnons d’une telle invitation : ce sujet crucial mérite sans nul doute d’être débattu, mais nous n’avons pas connaissance d’une quelconque autorité de Monsieur Allègre en matière énergétique.
Faut-il chercher les raisons de cette invitation dans la notoriété dont jouit l’ex-ministre, qui s’est taillé un succès d’édition en prétendant réfuter l’origine humaine du changement climatique, à grands renforts d’invectives adressées aux climatologues ?
Pourtant, il ne suffit pas d’avoir le verbe haut et de tenir des propos prétendument iconoclastes pour être crédible scientifiquement, comme l’ont démontré les nombreuses objections émises aux arguments avancés par Claude Allègre dans L’Imposture climatique (liste non exhaustive) :
Ses thèses ont été désavouées dans un rapport commandé par la ministre de la Recherche à l’Académie des Sciences, qui a clairement réaffirmé les conclusions du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC).
Un ouvrage signé de 120 chercheurs du CNRS et titré Le climat à découvert – Outils et méthodes en recherche climatique a fourni un panorama transparent de l’activité des scientifiques, en réponse aux accusations de Monsieur Allègre qui les avait qualifiés de « quarteron de chercheurs qui monopolisent l’attention et les financements du monde pour attirer l’attention sur leur discipline et sur eux-mêmes ».
Enfin, les erreurs, approximations, déformations, et affirmations sans fondement scientifique dont son livre est truffé ont été abondamment pointées par la presse.
Il ne s’agit pas de dénier à Monsieur Allègre le droit d’exprimer ses vues.
En revanche il reviendra au public de cette table ronde de faire le distinguo entre la notoriété et la crédibilité…