La dette et la responsabilité des élus

Il est de bon ton de parler de la dette, tant le sujet anime aujourd’hui le débat social ; à tort ou à raison, on l’accable de tous les maux de notre société: crise, chômage, creusement des inégalités, déréglementation, rigueur, austérité…. qui conduisent à la précarisation des conditions de travail et de vie de bon nombre de nos concitoyens. 

Mais, qui aurait intérêt à insister si lourdement sur la dette et ses gestionnaires au point d’en faire le parfait « bouc émissaire » ?

Certainement pas le monde financier, directement mis en cause en raison de sa mauvaise gestion des affaires. Par contre, nos élus pourraient avoir des raisons de s’en inquiéter. Certes, ils ont été mal conseillés, voire même abusés, poussés à contracter des emprunts comportant des clauses de remboursement abusives, parfois même frôlant l’illégalité. Mais, si nos illustres représentants ont été bernés lors de l’accès au crédit, qu’en est-il de leur responsabilité face aux montants qu’ils réclament, librement et allégrement, auprès des banquiers afin de financer leurs projets ?      

Localement, bon nombre d’organisations associatives et politiques (dont EELV32) s’interrogent sur le bien fondé de certains investissements publics : Nogaropôle, Aérodrome, RN 24… Outre la question des défauts de gouvernance (prise de décision non participative), de l’inopportunité économique, sociale et environnementale de tels projets, les choix d’investissement collectifs ne sont pas sans conséquence sur l’équilibre financier de nos institutions. Ils impactent lourdement le budget de nos structures administratives, creusent l’endettement, par la suite financé par des hausses d’impôts.

De manière générale, nos élus ne seraient-ils pas redevables devant les gersois d’explications cohérentes et argumentées portant sur les arbitrages d’investissement public, et ne portent-ils pas une responsabilité certaine relevant des niveaux d’endettement atteints ?

Rui OLIVEIRA SANTOS pour EELV32

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