CONTRIBUTION À LA CONFÉRENCE RÉGIONALE DE L’ÉNERGIE DU 24 MAI 2013
Marie-Anne Robert-Kerbrat
Monsieur le premier vice-président, je vous remercie de me donner la parole. Je m’appelle Marie-Anne Robert-Kerbrat et j’interviens en tant que « citoyenne lambda et intéressée » (sic).
En entendant les interventions de mes prédécesseurs, je n’aimerais pas que l’on croie ici que le projet de stockage de Redenat fasse consensus. En effet, nombreux sont les naturalistes et écologistes qui regrettent l’exhumation de ce projet ancien qui pourrait noyer 500 hectares de bocage de la Xaintrie. Ce projet au coût pharaonique d’un milliard d’euro et en réalité, probablement bien plus, fait rêver à tort élus de Corrèze et syndicats. Pourtant, les emplois potentiellement induits de 600 emplois seront temporaires et pas nécessairement attribués aux habitants de notre région. Le projet touristique que l’on fait miroiter est hasardeux, tant le niveau d’eau de cette vaste retenue variera fortement et fréquemment, puisque tel est son usage. Personnellement, je pense que le rapport coût/ bénéfice pour la région, en intégrant les dégâts écologiques causés, est très en défaveur de ce projet.
La France est dotée d’une part d’énergies d’origine hydraulique de 13%, ce qui est très important par rapport aux autres états membres. Ne poussons pas le bouchon plus loin, mettons le paquet sur le photovoltaïque, l’éolien, le biogaz, ayons le courage de nos voisins européens !
D’autre part, nous parlons ici de transition énergétique, mais il ne s’agit pas seulement de remplacer les énergies fossiles ; il s’agit surtout de réaliser enfin la sobriété énergétique dont nous avons tant besoin. À l’heure ou l’ASN somme EDF d’effectuer des mises aux normes urgentes sur 6 centrales nucléaires, pour des coûts extrêmement élevés, pourquoi continuer à gaspiller de l’argent dans des projets qui flattent un département, au mépris d’un potentiel environnemental corrézien exceptionnel ?
Sur la question du financement de la transition énergétique, nous le savons tous ici, la rénovation thermique des logements est une haute priorité et constituerait un beau défi régional, à l’instar de la Région Ile De France qui a créé une SEM « Energie posit’if » qui a vocation à prêter de l’argent sur 15 à 25 ans aux particuliers et aux syndicats de copropriétaires pour effectuer la rénovation thermique des logements.
Enfin, je terminerai par l’évocation du Conseil Européen qui s’est réuni avant-hier pour parler de transition énergétique. Finalement, cette journée a porté sur l’évasion fiscale, et la transition énergétique n’a été que brièvement évoquée durant le déjeuner des chefs d’États. La déclaration finale que Von Rumpoy a fait connaître la veille du conseil (sic), est inquiétante. La priorité est donnée au retour de la croissance et ce faisant, à la priorité impérieuse d’assurer l’abondance de la ressource énergétique sur le sol européen : fini la lutte contre le changement climatique, bonjour les gaz de schiste ?
Je vous remercie.