Le Prix du Chef d’escadrille
Conçu pour récompenser la déclaration publique la plus « abracadabrantesque », pour reprendre un mot resté célèbre, d’une personne publique, en terme de… euh… les mots me manquent… d’approximation, non, c’est un peu léger, … de connerie monumentale, non, non, restons polis, …bref, on trouvera le terme approprié en lisant ce qui suit.
Pour cette première attribution, à tout seigneur, tout honneur, le Prix du Chef d’escadrille est décerné à M. le Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, qui, s’exprimant le 29 janvier dernier devant les caméras d’une multitude de chaînes de télévision (les spécialistes ne parviennent pas à s’accorder sur le nombre exact) à propos des accords dits « de compétitivité », a déclaré que lesdits accords « s’imposeront à la loi ».
On serait alors tenté de demander à M. Sarkozy, lui-même avocat, donc juriste de formation, à quel niveau de la hiérarchie des normes juridiques situe-t-il les accords d’entreprise par rapport aux traités internationaux régulièrement ratifiés par la France (que l’article 55 de la Constitution place également au dessus des lois), voire par rapport à la Constitution elle-même ? Sans doute nous répondrait-il que tout cela « commence à bien faire », au même titre que l’environnement, qui fait partie du bloc de constitutionnalité de par la Charte de l’Environnement de 2004, faut-il le rappeler… Il est vrai que le chef actuel du gouvernement, pardon, je veux dire, de l’État, a certainement une vision très personnelle de la Constitution et de l’usage qui doit en être fait !
Nota 1 : Celles et ceux qui s’interrogeraient sur le « Chef d’escadrille » sont invité-e-s à faire une recherche avec leur moteur de recherche préféré, en lui soumettant la formule cabalistique suivante : « georgius + andouilles ». Je n’en dis pas plus pour ne pas « spoiler » le plaisir de la découverte !
Nota 2 : Les propos récents du Ministre de l’Intérieur, etc, etc, M. Claude Guéant, sur la différence supposée entre les civilisations, n’entrent pas dans la catégorie visée par le présent prix, notamment en raison de leur caractère manifestement outrancier et polémique. Dommage, ce serait certainement un prix d’excellence…