Lettre de Patrick Breackman du comité local de St Germain les Belles à Daniel Boisserie

Monsieur le Député Daniel Boisserie Mairie de St Yrieix la Perche

Objet: Votre question au Gouvernement, n° 110689 du 14/06/2011.

 

Monsieur le Député,

 

Dans votre question à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, vous attirez son attention sur l’arrêté du 12 Septembre 2006 qui, selon vous, pose « un certain nombre de problèmes ».

Cet arrêté est le seul texte réglementant les épandages de pesticides, imposant ainsi certaines contraintes aux arboriculteurs dans un souci de santé publique. Quand bien même la France serait le seul pays à imposer de telles obligations, elle ne pourrait que s’enorgueillir de le faire, tournant ainsi le dos à un passé particulièrement laxiste en la matière.

Pour mémoire, l’utilisation du Chlordécone, produit phytosanitaire de la famille du DDT, a été autorisée aux Antilles jusqu’en 1993 sous la pression des producteurs de bananes, relayée par le Député Guy Lordinot, (et s’est vraisemblablement poursuivie jusqu’en 2007 !!), alors que bien d’autres pays avaient interdit ce produit depuis longtemps, notamment les États-Unis dès 1976, en raison des effets toxiques graves qu’il avait provoqués sur l’homme et l’environnement.

 

Ne pensez-vous pas que le seul vrai problème est plutôt la recherche de la rentabilité à outrance, qui veut exclure toute forme de réglementation des méthodes de production qui viendrait plus ou moins l’entraver, sans s’occuper le moins du monde des conséquences néfastes qu’elle entraîne. La dérèglementation porte un nom : libéralisme. Poussé jusqu’à faire courir des risques sanitaires graves à une population, comme c’est le cas aux Antilles et maintenant dans nos régions, cela devient l’ultra-libéralisme.

 

Vous êtes au Parti Socialiste, vous avez la réputation d’un homme honnête et pondéré, vous vous définissez comme « humaniste épris de justice » et vous aimez « sentir le peuple, l’entendre, le comprendre ».

Je demande simplement à l’homme de gauche que vous êtes, de reconsidérer votre point de vue sur l’arrêté du 12 Septembre 2006 et de demander au contraire qu’il soit renforcé pour une meilleure application et un meilleur respect par les personnes concernées, dans l’intérêt de tous.

L’actualité plus ou moins éloignée, nous rappelle en effet que le principe de précaution, cher aux humanistes et inscrit maintenant dans la Constitution (article 5 de la Charte de l’Environnement de 2004), doit prévaloir en tous temps et tous lieux sur le principe de rentabilité, cher aux ultra-libéraux.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Député, l’expression de mon plus grand respect.

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