G20 : bravo les artistes !

par Jean-Paul Besset 05/04/09 à 16:10

Comment donner l’illusion du mouvement sans bouger sur le fond ? Ou comment mimer un triple salto avant en restant droit dans ses bottes ? Réponse : en s’applaudissant à tout rompre pour faire passer ses bobards. L’opération porte un nom : G20. Et une date : Londres, 2 avril 2009. Décryptage.

Premier bobard : les « nouvelles règles » du capitalisme mondial. Selon le G20, ce serait donc le Costa-Rica, les Philippines, l’Uruguay et l’île de Labuan (une zone franche de Malaisie) qui auraient pourris le système financier international. Les voilà tous les quatre jetés sur une « liste noire » des paradis fiscaux. En revanche, les poids lourds du secret bancaire, de l’évasion fiscale et du blanchiment d’argent s’en tirent sans dommages. Macao, Honk Kong, Jersey, la City de Londres, les Iles Vierges, les Bermudes, les Iles Caïmans, Singapour, le Luxembourg, la Suisse, le Liechtenstein, Brunei, certains Etats américains comme le Delaware ou le Nevada… sont « blanchis » ou placés sur une « liste grise » qui existe depuis dix ans et qui ne les a jamais contraint à quoi que ce soit. Le G20 a donc décrété que les principaux centres financiers off shore étaient peu ou prou vertueux. Aucune sanction claire, immédiate, tangible, n’est arrêtée. Le message est limpide (chez nous, Monaco et Andorre se sont d’ailleurs empressés de se féliciter de l’absence de sanctions) : tout peut continuer comme avant, à quelques boucs émissaires marginaux près, sous réserve de quelques « recommandations » sur les bonus des traders, les pratiques des agences de notation et des fonds spéculatifs, en échange d’ « engagements » et de « coopération » sur la transparence des comptes bancaires nichés sous les cocotiers.

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