Intervention de Jean-Louis Pages au conseil municipal du 7 février 2008
Monsieur le maire et cher collègue, Ce conseil municipal est le dernier de la mandature, et bien évidemment alors que la campagne électorale a déjà commencé, et qu’il pas pour nous question de la mener ici, mais de peut-être de tirer un bilan de la présence des Verts durant 7 ans dans ce conseil municipal. Cette occasion de notre dernière intervention dans cette enceinte dans la configuration du groupe des Verts tels que vous la voyez, est donc appropriée pour tenter de faire un bilan mais aussi lancer un message d’espoir.
Nous avons durant ces années assistés, à la montée en puissance de forces antidémocratiques et antisociales qui sont une menace pour notre cohésion nationale et l’avenir de notre pays : la victoire idéologique du libéralisme intégral s’est traduite par l’arrivée au pouvoir d’une droite dure et prétendument décomplexée. N’y a-t-il pas eu défaillance de nous-autres, gens du peuple de gauche, qui au nom d’une gestion paraît-il réaliste avons abdiqué finalement nos valeurs ?
En parallèle à cette défaite des idées sociales, à la montée de l’individualisme, reculs sur lesquels nous avons tous à réfléchir, une prise de conscience sans précédent des nécessités écologiques a vu le jour. Dans ces enceintes où nos discours sur l’état de la planète et l’épuisement des ressources naturelles, ne provoquaient que ricanements sceptiques, l’évidence propagée par les médias, bien plus lucides que les politiciens des forces traditionnelles, est apparue à nos concitoyens : l’état de la planète est un état d’urgence, et la communauté humaine, enfin solidaire, doit en tenir compte.
Que de chemin parcouru dans les esprits entre le début et la fin de cette mandature, mais combien encore la route est longue pour le traduire dans les faits, et promouvoir de courageuses actions dans notre ville : prise en compte de la fin du tout-voiture, économie des énergies, solidarités entre les générations et avec les plus démunis, introduction de l’alimentation bio dans la restauration collective, vraie concertation avec les citoyens, etc. Afin de montrer notre cohésion avec les forces de gauche, nous avons décidé de voter le budget lors de la victoire de la droite aux législatives précédentes, pourtant nous n’avons jamais réussi à trouver un accord avec cette majorité municipale, pour oeuvrer ensemble dans des conditions qui nous auraient semblées convenables, concenables à la sincérité notre engagement politique et aussi au mandat donné par nos électeurs.
Nous avons pourtant ici joué notre rôle, celui d’un parti écologiste conscient de ses responsabilités, qui n’abdique jamais ses convictions, même sous l’intimidation, le quolibet ou parfois, hélas, l’insulte. Nous sommes ce soir fiers de notre travail, puisque nous avons montré qu’il est possible à Limoges d’être de gauche, solidaire sans être servile, de défendre ses convictions en toute indépendance et d’assumer ses positions quoi qu’il nous en coûte. On dira que c’est peu en actions concrètes, nous dirons que c’est beaucoup en courage et en force de conviction, et qu’on sert sa commune depuis l’endroit où l’on est.
Et nous dirons enfin, qu’il est un temps pour tout, aussi nous souhaitons bien sûr que les choses évoluent, mes chers collègues : nous savons qu’un jour les Verts, tels qu’ils sont plutôt que tels qu’on voudraient qu’ils docilement deviennent, participeront à l’exécutif. Ce sera une bonne nouvelle pour tous les Limougeauds : cela voudra dire que les choses seront en train de changer, que la ville va enfin reverdir, et qu’un peu plus de démocratie va alors pénétrer dans cette enceinte. Nous savons que c’est une question de temps, nous savons que les Verts seront prêts, car nous sommes le parti dont les thématiques sont celles de l’avenir, et l’exigence de l’avenir va finir par pulvériser les petits calculs et les grandes rancoeurs. Fort de cette conviction, mes très chers collègues, le groupe des Verts au Conseil Municipal de Limoges, vous dit donc : à bientôt !