La canne a une histoire, mais quel est son avenir ?
Dans son allocution, ce jeudi 3 Janvier, le président Hollande nous a fait part de sa vision consacrée à l’outre-mer. La solidarité nationale réaffirmée envers les Réunionnais qui affrontaient le cyclone et la reconnaissance des besoins en logements sociaux, sont des points de satisfaction.
En revanche, le soutien appuyé du Président à la filière canne est plus discutable. En effet, le rappel de l’importance des cultures traditionnelles dans nos anciennes colonies et la volonté de les conserver en l’état actuel interpellent les écologistes réunionnais. La canne à sucre est constitutive de l’identité de notre île et de ses habitants. Mais la volonté de voir perdurer cette monoculture fermera un peu plus l’horizon de l’agriculture dans nos régions ultrapériphériques.
Près de 30% des fruits et légumes consommés dans l’île sont importés.
De plus, la flambée du pétrole va augmenter continuellement les prix des denrées acheminées dans l’île. Le modèle que préconisent les écologistes est basé sur la diversité agricole locale. Une agriculture variée en produit bio et plus respectueuse de l’environnement doit être développée : légumes, fruits, café, fourrage animalier etc. L’approvisionnement des étals en produits locaux doit accroître l’indépendance de nos économies fragiles vis-à-vis de l’extérieur. La culture de la canne est outrageusement dominante. Il nous semble dangereux de vouloir la soutenir, exclusivement et coûte que coûte, au détriment d’autres cultures. L’arrêt possible des subventions doit être anticipé, si nous ne voulons pas le subir, en diversifiant les productions.
Europe écologie les verts Réunion voit dans la mise en œuvre des cultures de substitution une nécessité : il ne s’agit pas d’arrêter la canne à La Réunion. Cependant cette culture est subventionnée à hauteur de 70 millions d’euros ; la situation actuelle réclame le courage politique de réaffecter les subventions de la canne et favoriser la production maraîchère locale ; il nous faut une agriculture plus profitable aux planteurs et plus soutenable à l’avenir.
Charles MOYAC, Porte Parole Régional.
Europe écologie les verts Réunion.