La Jeanne, et on reparle de déposer un déchet dans l’océan !

Après avoir ramé quelques années après le Clemenceau pourtant à quai, le projet d’immersion d’une épave en baie de Saint-Paul refait surface avec l’ancien navire-école, la Jeanne d’Arc. Les soutiens à ce projet fou espèrent, sans doute, faire vibrer la fibre sentimentale des Réunionnais ; ce bâtiment a souvent fait escale dans les eaux de notre île.

Pourtant le nom ne change rien à cette initiative qui est bel et bien de couler un déchet au large de nos côtes. Dix mille tonnes d’acier qui risquent de contrarier notre fragile océan. Que représente cette coque d’acier à l’échelle locale ? Trois mois d’exportation de métal par les entreprises chargées ici de récupérer les métaux, notamment des véhicules hors d’usage. C’est aussi l’équivalent de plusieurs années de collecte des composés ferreux dans nos poubelles jaunes.

Il faudrait aussi considérer la quantité énorme d’énergie nécessaire pour ramener l’épave.

À l’heure où le tri sélectif souffre de certaines carences, ce serait là un bien mauvais exemple pour nos concitoyens de la part de nos collectivités.

Sur ce dossier, la Région, qui ne voit pas plus loin que les retombés touristiques, manque, comme à l’accoutumée, de vision durable.

Un déchet, même avec un nom prestigieux, reste un déchet : la loi du 13 juillet 1992 fait obligation d’estimer la matière première qu’il représente et de limiter son transport en distance et en volume.

Europe Écologie Les Verts considère que cette montagne de fer doit servir un recyclage plus noble. Elle mérite mieux que d’aller pourrir quelque temps en immersion en servant de garage à (gros?) poissons. Nous préférons la voir finir sous forme de voies ferrées  pour notre futur transport en commun sur des rails solides…

Ce projet laisse aux écologistes Réunionnais un goût de mauvais margoze, trop amer et trop salé.

Par ailleurs, en cette veille de réveillon du 31 décembre, une marée humaine est attendue sur les plages de l’Ouest. Les écologistes réunionnais appellent à la vigilance de tous pour que les déchets ne se retrouvent pas dans le lagon ou sur le sable : lanternes, feux d’artifices et bouteilles.

Protéz nout’ ti pays !

Danon ODAYEN, Charles MOYAC
Portes Parole Régionaux EELVR
30 décembre 2012

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