La Mogère : le préfet ne pourra pas dire qu’il ne savait pas
Le 12 décembre dernier, le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne a condamné l’ancien maire de La Faute-sur-mer, René Marratier, à quatre ans de prison ferme pour homicides involontaires et mises en danger de la vie d’autrui.
Il a également prononcé une peine de deux ans contre son adjointe en charge de l’urbanisme, Françoise Babin. Dans son jugement, le tribunal a considéré que « le risque d’inondation était connu. Les permis de construire accordés par René Marratier et Françoise Babin sont à l’origine directe de neuf décès. »
Comme à la Faute-sur-mer, le site de la Mogère est inondable, classé en zone rouge au Plan de prévention des risques d’inondation (PPRI). Cette information est connue de tous, publique, indiscutable.
Dans ce contexte, bâtir une gare TGV, urbaniser 350 hectares au milieu de cette zone inondable n’est pas seulement un aberration, c’est certainement une faute et potentiellement un crime.
Ce matin, Midi Libre nous apprend que M. le Préfet, Pierre de Bousquet de Florian, vient de signer, au nom de l’État, le permis de construire de la seconde gare TGV de Montpellier, sur le site de la Mogère.
Cette décision engage l’État. Elle engage également M. Pierre de Bousquet de Florian qui pourra être tenu pour personnellement responsable de ses éventuelles conséquences sur les vies humaines.
Qu’un maire d’une petite commune de Vendée prétende méconnaitre le droit et le principe élémentaire de précaution face au risque d’inondation n’a pas ému le tribunal correctionnel des Sables-d’Olonne.
Il serait étonnant que la justice se montre plus indulgente à l’égard d’un représentant de l’État censé faire appliquer la loi et veiller à la sécurité des populations.
En 2015, rien ne peut justifier de construire en zone inondable.
EELV Montpellier