Extension du port de Port-la-Nouvelle : les écolos toujours sur le pont

Article Midi Libre – 09/04/2013

Jeudi, la députée européenne EELV, Catherine Grèze, est intervenue lors de la réunion de clôture : « La Région voudrait-elle se soustraire aux critères environnementaux ? »

Le mouvement politique termine ce débat public en trombe. Un peu comme il l’avait commencé. Europe Ecologie Les Verts (EELV), avec Jean Codognès, conseiller municipal à Perpignan, la secrétaire régionale Agnès Langevine, Albert Cormary, Jacky Grau ou encore Alain Richou, a largement animé les discussions ces quatre derniers mois. Plusieurs angles d’attaque : « la démesure » du projet d’extension du port, les prévisions de trafic « farfelues » du maître d’ouvrage, la région, une prise en compte « inadaptée » des risques technologiques et même la promesse de l’annulation du chantier devant la justice…

Si les positions d’EELV ne plaisent pas à tout le monde, elles auront, au moins, eu le mérite de nourrir les échanges. Jusqu’au bout. Puisque jeudi dernier, la députée européenne du mouvement, Catherine Grèze, qui a participé à la rédaction du cahier d’acteurs des Verts, est intervenue à Narbonne, à l’occasion de la réunion de clôture. Une prise de parole que le président de la commission en charge d’organiser les débats, Pierre-Frédéric Ténière-Buchot, ne goûta que très modérément – « C’est une réunion de bilan, il fallait venir avant Madame » – mais qu’il laissa aller à son terme. Le thème principal de son allocution ? « Pourquoi la Région n’a pas fait appel à l’Europe pour financer ce projet colossal, pharaonique ? ».

Au cours des débats, le sénateur Robert Navarro, 1er vice-président de la Région, l’a répété : « L’Europe n’a plus un sou. Nous ne pouvons compter que sur nous ». Avant qu’à Lézignan-Corbières, le 28 mars 2013, il ne nuance ses propos : « Nous verrons. Lorsque nous aurons bouclé le programme, nous ferons le nécessaire ».

Un discours qui interpelle Catherine Grèze et ses amis :

« Je suis absolument stupéfaite face à ce dossier mal ficelé. Pourquoi ne pas avoir sollicité des fonds européens. Il y a des aides spécifiques pour ce type de travaux. Le taux moyen de financement est de 32 %. En 2011, l’Union européenne avait versé 3 millions d’euros pour le port de Sète. Le Havre et Rouen en ont également profité. Pourquoi s’asseoir sur 100 millions d’euros ? Pourquoi faire payer le contribuable deux fois ? Car ce sont les contribuables qui financent ces fonds… ».

Un élément de réponse ?

« Je n’ose pas croire que si la Région adopte un tel comportement, c’est pour se soustraire aux normes européennes en matière de développement durable. Car évidemment, il faut répondre à des critères pour décrocher ces financements. Le Languedoc-Roussillon voudrait-il y déroger ? Cette façon de faire reviendrait, en tout cas, à s’exposer à des problèmes juridiques de nature à perturber le projet. Je resterai très vigilante quant à cette problématique ».

Le message a le mérite d’être clair.

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