LGV : 7 milliards sur la mauvaise voie ?

La validation par l’Etat du futur tracé de la LGV annoncée à grands renforts médiatiques par RFF et le Président de Région contraste avec la persistance d’incertitudes sur les choix les plus essentiels du projet :

• la future LGV sera-t-elle une ligne voyageurs privilégiant le plus grande vitesse ou une vraie ligne mixte fret/voyageurs?
• sur quels critères les emplacements des gares seront-ils décidés?
• comment sera définie la réorganisation du réseau intrarégional?

La dépense annoncée de 5,5 à 7 milliards d’euros d’argent public ne saurait se justifier que si la LGV permet un report modal significatif du transport aérien et du fret routier sur le rail, et si elle permet une restructuration significative du réseau intra-régional.

Or, dans les prises de position récentes du président de Région, rien n’engage la réorganisation en profondeur du réseau ferroviaire intrarégional. Rien ne montre non plus la volonté de réduire les trafics routiers et aériens. Au contraire : l’ambition d’accroître le trafic aérien est clairement affichée, le soutien aux compagnies Low Cost poursuivi et le dédoublement de l’A9 décidé.

Dès lors, il est à craindre que la future LGV n’accroisse la fracture sociale et les problèmes écologiques. Aux voyageurs européens fortunés la très grande vitesse, aux usagers des réseaux intrarégionaux, les retards, la vétusté… et la très grande lenteur. Pour tous, faute de report modal, une aggravation la crise climatique et de la pollution atmosphérique.

Sept milliards pour en arriver là ne serait pas très raisonnable. Il est encore temps d’aiguiller la LGV sur la bonne voie. Ne nous trompons pas.

Aliènor Bertrand et Nabil Difaï, porte parole EELV-LR

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