Billet d’humeur de Jean-Louis Roumégas, porte-parole national d’EELV

Nicolas Sarkozy se vantait en 2007 d’avoir éradiqué le Front National et se faisant d’avoir rendu service à la démocratie française. Certains pensaient qu’à ce titre on pouvait fermer les yeux sur le fait que le président de la république et ses lieutenants, n’avaient pas hésité à reprendre la rhétorique même de Jean Marie le Pen. Le summum était atteint l’été dernier avec les propos sur les étrangers «qui sont un problème» ou les circulaires à caractère ethnique, sur les Roms, condamnées par l’Europe. On assista à une première : un ministre, Brice Hortefeux, condamné pour propos raciste, mais soutenu sans faille par le président. La liste est longue des discours et des actes censés donner des gages à l’électorat du Front.

Tous ces efforts cyniques devaient permettre d’ôter enfin cette épine du pied de la droite qui pouvait espérer que le FN allait disparaître avec son vieux chef…

Las ! Marine Le Pen succède aujourd’hui à son père à la tête d’un Front National décomplexé et qui vient de se refaire une santé lors des dernières élections régionales.

Pire ! la fille, qui soutient pourtant les mêmes propositions xénophobes et extrémistes que son père, bénéficie d’une image plus lisse et passe mieux dans l’opinion.

Nicolas Sarkozy et l’UMP ont rendu extrêmement poreuse la barrière qui existait entre la droite républicaine et le Front National. Ils auront beaucoup de mal à retenir les tentations d’une partie de leur électorat !

Leur échec sur le plan économique et social qui a conduit à une paupérisation des français et à l’augmentation des inégalités est bien sûr un terreau très favorable au populisme d’extrême droite.

Bref le FN non seulement n’a pas disparu mais il est peut être encore plus dangereux qu’avant. Merci Sarkozy !