Sauver le thon et les pêcheurs…
Sauver le thon et les pêcheurs
Moratoire ? Diminution des quotas ? La décision de la commission internationale (Cicta) sur la pêche au thon est annoncée pour le 27 Novembre.
Au risque d’en choquer certains, les Verts de Sète ne sont pas pour un moratoire complet sur la pêche au thon. En effet, nous refusons de nous laisser enfermer dans la polémique rituelle autour de la bataille des chiffres sur l’épuisement des ressources. Savoir combien il reste de thons est évidemment important, mais ne doit pas cacher le problème fondamental : le développement de la pêche industrielle et ses conséquences.
On les connait bien, ses conséquences, à Sète. La capacité de la flotte des thoniers-senneurs et des fermes d’engraissement excède largement les quotas autorisés et pousse immanquablement à la fraude. Si l’on veut protéger le thon et les pêcheurs, c’est ce type de pêche productiviste qu’il faut remettre en cause. Ce que ne font évidemment ni les pouvoirs publics, ni l’Union Européenne, qui l’ont encouragée, subventionnée. Véritables pompiers pyromanes, ce sont eux qui ont poussé les pêcheurs dans cette recherche obligée du toujours plus d’où il est si difficile de sortir.
Nos gouvernements font la même erreur qu’avec l’agriculture. Ils continuent à promouvoir une absurde logique productiviste, au lieu de favoriser la pêche artisanale et ses réseaux d’emploi.
C’est aussi avec eux et leurs représentants que doivent être organisées des discussions, car ces petits métiers, les moins écoutés, sont pourtant les plus à même de mettre en place une pêche respectueuse de l’environnement. Nous avons la chance qu’ils soient encore très présents à Sète et c’est avec eux que nous voulons défendre les ressources.
Alors, oui, nous sommes d’accord pour dire qu’il faut un moratoire immédiat , mais un moratoire ciblé … sur la pêche industrielle et sur le commerce international du thon rouge.
Oui, il faut mettre en place des mesures d’accompagnement réfléchi avec les pêcheurs pour une reconversion garante de leur dignité et du maintien de leur savoir faire.
Mais il ne saurait être question pour les Verts de sacrifier pêcheurs et activités de pêche.
Par contre, il est plus que temps de changer, grâce à une réelle concertation, un mode de développement qui a fait la preuve de sa dangerosité.
pour Les Verts sétois,
Françoise Alamartine et Roselyne Bähler, porte-parole
23 novembre 2010