Des pesticides on n’en veut plus ! Cultivons les alternatives

 

C’est au début du printemps, à la reprise des épandages de pesticides dans nos champs, qu’est organisée la semaine des alternatives. Cet évènement, né en France en 2005 à l’initiative de l’association Générations Futures, www.generations-futures.fr et de l’ACAP (Association Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides) est devenu le rendez-vous incontournables de celles et ceux qui souhaitent construire un avenir sans pesticides. L’initiative est relayée dans de nombreux pays, en Europe, Afrique, Asie et Amérique Latine.

 

 

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Dans l’Allier, un rassemblement citoyen a été organisé le 30 mars devant une coopérative agricole à St Pourçain/Sioule suivi d’une distribution de tracts en ville.

Précision, les pesticides, sont des produits destinés à tuer les « pestes » (au sens du vieux français ou de l’anglais) c’est-à-dire les ravageurs des cultures. N’utilisons pas le terme « produits phytosanitaires » inventé par les fabricants qui tentent d’imposer cette dénomination aux journalistes, à l’administration, au monde politique et encore moins celui de « produits phytopharmaceutiques », création de l’UIPP (Union des Industries de la Protection de la Plante, www.uipp.org).

Hasard du calendrier, le lancement de la semaine mondiale pour les alternatives aux pesticides a coïncidé cette année avec la publication d’une vaste étude sur les « coûts cachés » de ces substances.

Cette étude, réalisé par deux chercheurs de l’INRA remet en cause le bénéfice économique d’une agriculture fondée sur la chimie. Selon leurs estimations, le rapport coût-bénéfices des pesticides de synthèse était ainsi largement défavorable aux Etats-Unis au début des années 1990. Les scientifiques soulignent le fait que « les pesticides entraînent des coûts économiques très variés qui font l’objet de peu de travaux, voire aucun ; lorsqu’ils sont évalués, ces coûts sont généralement lourdement sous-estimés ». Beaucoup de travaux sont disponibles sur l’exposition au tabac et l’alcool et leurs effets, mais presque rien sur les pesticides !

En résumé, ces travaux montrent que le discours sur la soi-disant rationalité économique d’une agriculture dépendante de l’utilisation massive des pesticides est largement basé sur des études incomplètes qui ne prennent pas en compte la réalité des coûts sanitaires et environnementaux.

Rachel Carson, en 1962, avec son livre « Printemps silencieux » ne disait-elle pas la même chose ; le succès de son action a conduit à l’interdiction du DDT aux USA…. Combien faudra-il encore d’études et de rapports pour interdire ces produits toxiques, aujourd’hui massivement utilisés en France ?

En effet, ces pesticides ont l’effet de véritables bombes à retardement :

  • Les agriculteurs en première ligne victimes de maladies professionnelles, les riverains directement victimes des épandages,
  • L’eau, l’air, les sols, nos organismes pollués par les pesticides, (la vigne est l’une des cultures les plus traitées : 20% des pesticides pour 3% des surfaces agricoles)
  • Les pesticides, conçus pour tuer, détruisent la biodiversité (abeilles, insectes pollinisateurs, oiseaux, vie microbienne des sols…)
  • Des résidus présents dans notre alimentation,
  • Les citoyens exposés à des degrés divers,
  • Les enfants particulièrement sensibles à ces expositions….

Des solutions existent, la balle est maintenant dans le camp des décideurs politiques….. C’est ainsi que faire son potager en biologie devient un acte politique !

Partout, avec les particuliers, des potagers et jardin d’agrément sans pesticides

Prise en charge du préjudice des victimes des pesticides par la reconnaissance au titre de la maladie professionnelle,

Développement et soutien à l’agriculture biologique : mode de production le plus abouti et le plus efficace pour se passer des pesticides. Le modèle dominant actuel, dépendant des intrants (engrais et pesticides) détruit les sols, 50% de l’humus a disparu. Au rythme actuel, d’ici 20 à 30 ans, l’ensemble des terres agricoles seront mortes. Socialement ce modèle n’est pas viable (voir la multiplication des manifestations) ; il ne permet pas aux agriculteurs de gagner correctement leur vie, alors que 50% de leur revenu est déjà assuré par de la subvention publique.

Le scénario Afterres 2050, http://afterres2050.solagro.org/ , (couplé au scénario Négawatt) constitue une piste crédible pour réussir la transition du modèle agricole à l’horizon 2050,

Non aux PGM (Plantes Génétiquement modifiées dans les champs),

Interdiction immédiate des pesticides les plus dangereux, cancérigènes et perturbant la reproduction ou le développement in utero des enfants (autisme, réduction crânienne….), en particulier le chlorpyriphos et les néonicotinoides,

Homologation des PNPP (Préparations Naturelles Peu Préoccupantes), tels les purins de plantes, huiles essentielles…

Non au traité transatlantique, TAFTA, qui, dans ce domaine, imposerait des normes encore plus permissives sur la présence de résidus chimiques dans notre alimentation.

Le 5 avril 2016

G. Matichard

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