Trains d’Équilibre du Territoire : on marche sur la TET !

Lyon – Bordeaux, Montluçon – Paris, Clermont – Béziers : les préconisations du rapport Duron sur les Trains d’Équilibre du Territoire (TET) visent le cœur du réseau ferroviaire auvergnat. A quelques mois d’une conférence capitale sur le Climat et en plein vote sur la loi de Transition Energétique, les orientations de ce rapport sont une aberration.

Qui veut se débarrasser de son chien l’accuse de la rage… et lui inocule le virus.

L’exposé du député Duron est la légitimation a posteriori d’un long processus, souvent invisible, que les écologistes dénoncent inlassablement depuis des années : sous-investissement, manque d’entretien et dégradation des services aboutissent à une perte de fiabilité et à une désaffectation progressive de ces lignes.

Le train ne s’arrête pas au TGV

L’essentiel des fonds a été investi dans le développement des lignes TGV au détriment des lignes régulières. Pourtant l’entretien et la modernisation de ces dernières sont absolument indispensables :

  • au maillage du territoire et à l’égalité d’accès à la mobilité pour nos concitoyens

  • au report massif de la route vers le rail que commandent les enjeux climatiques

  • au maintien du carrefour ferroviaire auvergnat essentiel aux liaisons transversales françaises et européennes.

Pour soutenir ses préconisations, le député Duron avance des considérations comptables injustes et erronées.

Injustes parce qu’elles réduisent le service public à une vision strictement comptable, au détriment d’une volonté politique d’équilibre des territoires.

Erronées parce qu’elles comptabilisent les coûts cachés du rail quand elles omettent de le faire pour l’avion ou la route. Un vol low-cost Lyon – Bordeaux est effectivement MOINS cher relativement au rail si l’on ne compte ni les subventions versées aux opérateurs par chaque aéroport, ni les subventions déguisées en niches fiscales : détaxation du kérosène, abattement de la taxe foncière, TVA réduite pour le secteur de l’aviation…

Les choix stratégiques en matière de transport sont moins des choix économiques que des choix politiques qui répondent à des priorités d’aménagement du territoire : Europe Écologie – Les Verts Auvergne rappelle que le maintien des subventions à la route et à l’aérien comme l’enterrement de la fiscalité écologique et de la taxe poids lourds sont l’expression de la priorité donnée aux modes de déplacement les moins écologiques et les moins « justes ».

Ce ne sont pas ces lignes ferroviaires sous entretenues qu’il faut abandonner aujourd’hui mais une politique de transports qui fait le choix des mobilités les moins durables.

Pour être exemplaire en matière de lutte contre le dérèglement climatique, il nous faut des orientations exemplaires, en matière de transport notamment. EELV Auvergne appelle donc à ne pas suivre les préconisations de ce rapport.

Odile Vignal, François Skvor – Porte-parole EELV Auvergne

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