Oise : Les chasseurs ne sont pas des auxiliaires de police

Europe Écologie – Les Verts exprime sa consternation sur la mise en place prochaine de la convention « Chasseurs vigilants » en partenariat avec la gendarmerie, signée par le Préfet de l’Oise. Certains chasseurs deviendraient ainsi « les RG des campagnes », selon les termes du président de la fédération des chasseurs de l’Oise. La question des critères d’une telle attribution s’impose : les chasseurs ne sont pas, loin s’en faut, les seuls connaisseurs des espaces naturels ni les plus qualifiés en ce domaine.

EELV rappelle que seuls 1,7% des Français pratiquent le « loisir » de la chasse, et pourtant, celui-ci accapare la nature au détriment d’autres activités (promenade en famille, randonnée pédestre, vélo). Le nombre d’accidents de chasse selon l’ONCFS est de 143 pour la saison 2016/2017 dont 18 mortels. Nous déplorons 350 morts (humaines) depuis 2000 dont 10 à 20% de non-chasseurs et plus de 1000 accidents.

Ces chiffres insupportables appellent à plus d’encadrement et de surveillance de la pratique et non à davantage de pouvoirs accordés aux chasseurs qui représentent un danger potentiel pour les autres usagers des espaces naturels. La faune domestique (ânes, chevaux, bovins, chats, chiens…) mais surtout la faune sauvage paient un lourd tribut à ce « loisir ». EELV rappelle que la chasse c’est aussi 6000 tonnes de plomb, qui chaque année, viennent polluer les espaces naturels.

Pour répondre aux besoins, réels, de surveillance et de protection des espaces naturels, Europe Écologie – Les Verts demande à ce que des comités « d’usagers de la nature vigilants », respectant une parité non-chasseurs (associations de randonneurs, associations de protection de la nature, etc.)  chasseurs, soient instaurés.

Plus globalement, le respect d’une parité non-chasseurs – chasseurs dans la composition de tous les organes administratifs gestionnaires de la faune sauvage est un outil nécessaire et plus représentatif des besoins et des usages.

EELV demande aux instances locales et nationales de revenir à des positions plus respectueuses de toutes et tous en instaurant des dimanche sans chasse pour respecter les promeneur-es, une abolition immédiate de la chasse à courre, une interdiction du piégeage et du déterrage, et enfin une suppression définitive de la catégorie des animaux dits “nuisibles”.

La nature est un bien commun, il revient aux responsables politiques comme à chacun-e de nous de la protéger. Pour sa défense, la nature n’a pas besoin des chasseurs mais d’être protégée de toute attitude irrespectueuse et agressive afin que les générations futures héritent d’un espace vivable et partagé. C’étaient là les engagements du président Macron et du ministre Hulot, il devient impératif qu’ils les fassent enfin respecter.

Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole
Pauline Couvent et Romain Zavallone, co-responsables de la commissions condition animale

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