Le Président Macron en Chine … La mondialisation “gagnant-gagnant” à quel prix ?
Europe Ecologie Les Verts regrette que le gouvernement ait de toute évidence fait passer les accords commerciaux avant l’environnement et les droits humains, alors que la visite présidentielle en Chine s’est achevée le 10 janvier. L’exemple le plus frappant en est la promesse de vente d’une usine de « retraitement » de combustible nucléaire : un projet dangereux et polluant puisqu’il sera source de pollution chimique et radioactive. Ce projet est contesté au sein même de la population chinoise, ce qui explique sûrement pourquoi le gouvernement chinois souhaite pour l’instant garder le site du lieu secret. En effet, en 2016 déjà, la population avait manifesté contre l’implantation d’une telle usine à Lianyungang.
La Chine a par ailleurs entre autres commandé 184 Airbus A320 et s’est engagée à lever dans les six mois l’embargo sur la viande bovine française … Voilà qui ne semble pas réellement mettre les enjeux climatiques au cœur des négociations alors qu’Emmanuel Macron déclarait vouloir “relancer la bataille climatique” avec Pékin.
A l’occasion d’une conférence de presse, le Président a également assuré que le trésor de la Chine était son “milliard d’individus libres de penser, de créer et d’inventer”. Voilà qui doit faire grincer des dents Madame Liu Xia, la veuve du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo décédé l’an dernier, qui reste de facto assignée à résidence sans avoir jamais été poursuivie officiellement. Et quid de la répression à l’égard des ouïghours du Xinjiang et de l’assimilation culturelle par la force dans les zones à population tibétaine ? Du maintien de la peine de mort ? De la censure de la presse et en ligne ? Des emprisonnements “secrets” de militant-e-s des droits humains?
Les routes de la soie, projet colossal prévoyant la construction de routes, de ports, de lignes de chemin de fer et de parcs industriels dans 65 pays, qui s’élève à plus de 1 000 milliards de dollars d’investissements, constitue sans doute un des plus important dossier en matière de relations internationales des années à venir. Mais justifie-t-il la mise au ban de nos valeurs ?
Alors qu’Emmanuel Macron ait appelé à ce que le projet des routes de la soie se fassent “ dans le cadre d’un partenariat équilibré où les règles de financement correspondent à nos standards et à ce que nous recherchons ensemble”, les écologistes rappellent que ce serait indigne et contraire à ses promesses de campagne, de réduire ce partenariat à des critères uniquement commerciaux.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux