Hébergement d’urgence : la faillite de la parole présidentielle, l’indécence de Christophe Castaner

En juillet, Emmanuel Macron en faisait sa « première bataille » et déclarait «Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois».

Alors que l’année se termine, la France compte toujours plus de personnes à la rue malgré le plan hivernal, clairement insuffisant. Tandis que plus de 200 000 personnes seraient à la rue selon les associations, le 115 affiche un taux de non-réponse de 87% dans le Nord, 83% dans le Rhône….

Mais alors qu’on attendrait d’un gouvernement qui a failli que ses membres fassent preuve d’humilité, les différents ministres se succèdent pour l’un faire dans le déni de réalité, l’autre mettre en cause les sans-abri qui selon lui refuseraient d’être hébergé-es.

La rhétorique est toujours la même : si les chômeurs n’ont pas d’emploi c’est qu’ils et elles refusent de travailler, si les personnes à la rue n’ont pas de toit c’est qu’elles le cherchent.

Cette attitude, à mille lieux de ce qu’une simple maraude de deux heures pourrait montrer, est proprement scandaleuse. Le médecin humanitaire Raphaël Pitti a d’ailleurs préféré rendre sa légion d’honneur en signe de protestation, lui qui était jusqu’alors un soutien du parti du Président.

La rue tue des centaines de personnes chaque année. Les écologistes attendent du gouvernement qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour pallier la carence de l’Etat dans le droit à l’hébergement.

Cela commence par multiplier les lieux d’accueil et d’hébergement, y compris pour migrants et réfugiés. La politique répressive et inhumaine du ministre de l’intérieur est en effet directement responsable de la mort de personnes à la rue.

Il faut également développer le programme « un chez soi d’abord » qui privilégie l’accès direct et pérenne à un logement plutôt que le passage par la case hébergement d’urgence.

Enfin, en ligne avec les préconisations de l’ensemble des associations, il faut construire du logement très social, appliquer l’encadrement des loyers et mettre fin aux expulsions sans relogement.

La France ne peut continuer à faillir à ses devoirs :  Monsieur le Président, il est plus que temps de tenir vos promesses.

Sandra Regol et julien Bayou, porte-parole nationaux

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