Déviation de Beynac : un moratoire s’impose

COMMUNIQUE DE PRESSE
13 octobre 2017

Déviation de Beynac : un moratoire s’impose

A la fin de l’été le groupe écologiste a saisi Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire sur la question de la déviation de Beynac (24) porté par le Conseil départemental de Dordogne. Alerté, le ministre a souhaité faire le point et mieux apprécier les enjeux, les avantages et les inconvénients du projet au regard des arguments avancés par les parties et a donc saisi le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD).

Le CGEDD conclut dans son rapport que « considérant le coût du projet, les possibilités importantes d’amélioration (contrôle des traversées piétonnes, sens unique…) des conditions de circulation sur la RD 703 et la rue de la Balme, la mission recommande de procéder à leur mise en place pour l’été 2018, de mettre en œuvre un dispositif de suivi partenarial des conditions de circulation dans la traversée de Beynac et de reporter à ses conclusions la décision de lancer ou non les travaux de la déviation. »

A la lecture du rapport, il convient donc dès aujourd’hui de prononcer un moratoire sur le projet et de mettre en œuvre dès la prochaine saison estivale, les solutions proposées par le rapport du CGEDD : à savoir une meilleure piétonisation du village afin d’y fluidifier le trafic.

Celles-ci pourraient être complétées efficacement avec la mise en place de parkings relais, de location de vélos, d’espaces de stationnement dédiés aux camping-cars. Ces solutions peu onéreuses et faciles à mettre en place d’ici à quelques mois permettraient de valider ou non la nécessité d’imposer une déviation routière et de saigner le patrimoine naturel de la Vallée. A plus long terme, il convient également de réfléchir à la réouverture gare de Vézac afin de construire une vraie offre d’accès à l’un des plus beaux villages de France.

Dans leur saisine au ministre, les écologistes ont également demandé de revoir le niveau de protection de cette portion de la vallée Dordogne en la déclarant « site classé » au titre de la loi de 1930. Le site a actuellement le statut de « site inscrit », ce qui est un niveau de protection inférieur. Le rapport de la commission semble sur ce point très ouvert et nous sommes confiants en sa concrétisation rapide. Une telle classification ne pourrait que sanctuariser la vallée dans ses dimensions patrimoniales et naturelles.

Le CGEDD démontre dans ce rapport l’inutilité de ce projet. Nous rappelons aussi pour notre part que le coût global de ce projet de 3 kilomètres est estimé aujourd’hui à plus de 30 millions d’euros. Un montant dépassant les 10 millions d’euros le kilomètre ; à titre de comparaison, le coût moyen d’un kilomètre d’autoroute étant de 6,2 millions d’euros.

Martine Subil EELV Sarladais
Lionel Frel, Conseiller Régional EELV

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