La violence, parlons-en !

Quand, aux Forges d’Abel, dans les années 90, nous luttions contre une politique qui ouvrait la voie aux lourds camions des multinationales de l’axe E7, nous avions en face de nous une compagnie de CRS qui nous arrosait de grenades lacrymogènes. Un camion de cette escouade préfectorale avait un jour foncé vers nous et un de nos camarades étendu sur la route était miraculeusement passé intact sous cet engin « de service d’ordre ».

Nous luttions pour sauvegarder la vallée d’Aspe, sa merveilleuse nature, pour le retour du train, pour plus de justice sociale et de culture. De quel côté était la violence?

Nous estimons que la casse de vitrines de commerçants et d’installations publiques est contraire au sens de notre combat et au rassemblement pour sa réussite. Mais au moment où la misère grandit en France et dans le monde en même temps que des fortunes scandaleuses, et malgré les avancées formidables de la science, il n’est pas surprenant que les citoyens, notamment les jeunes, se révoltent contre une société où l’injustice sociale provocatrice est la pire des violences.

La légalité humaine n’est pas du côté de ceux qui ont tué Rémi Fraisse. Elle est du côté de ceux qui luttent pour le changement.

André CAZETIEN, maire honoraire de Mourenx

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