Pessac – Bataille de chiffres autour du parc SAVE du Bourgailh : Et la biodiversité ?
Laure Curvale, conseil municipal du 10 juillet 2014
Voilà une délibération bien courte pour l’abandon de la participation de Pessac à un projet important, sans que l’on puisse évaluer exactement les conséquences de cet abandon pour Pessac ni comprendre ce qui est proposé en remplacement.
Les arguments mis en avant contre le projet SAVE ne manquent sans doute pas de pertinence mais à vrai dire ils valent contre tous les gros projets en cours sur la Cub, plus précisément à Bordeaux, et ils ont tous été votés par les représentants communautaires de la droite pessacaise lors du dernier mandat.
Avec 185 M€ valeur 2011, le grand stade à Bordeaux est le plus coûteux de ces projets, il sera financé à grands renforts de subventions publiques : 75 M€ contre 22 M€ pour le projet SAVE, dont 15 M€ de la Cub contre 8 M€. Et il faudra en plus financer la réhabilitation du stade Chaban Delmas, solution qui a toujours eu notre préférence d’écologistes. C’est pourquoi nous nous sommes opposés au grand stade.
Toujours à Bordeaux, la cité des civilisations du vin est un projet à 63 M€, avec là aussi des subventions publiques importantes dont 8,5 M€ de la Cub.
Par rapport à ces équipements, le projet SAVE, moins cher (41 M€), a surtout pour lui de proposer une activité qui s’adresse aux familles de l’agglomération et au-delà, et qui met en scène le vivant, de manière séduisante sur les images de synthèse montrées au public. Certes, il faut d’abord préserver les espèces animales dans leur pays et milieu d’origine. Mais Pessac a depuis longtemps un zoo, il est plutôt légitime de vouloir en faire quelque chose d’attractif à l’échelle de l’agglomération.
Je ne suis pas en train de faire l’apologie de ce projet, nous avons toujours gardé une distance critique que Thierry Hofer, lorsqu’il était adjoint, a su toujours exprimer avec beaucoup de sagacité, bien seul à le faire :
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d’abord parce que l’implication de la ville nous a toujours paru lourde dans le budget municipal et nous aurions souhaité qu’il y ait un rééquilibrage au profit de l’environnement immédiat des Pessacais, les parcs, les aires de jeux…, et aussi au profit d’actions de solidarité ;
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ensuite parce que l’insertion du projet dans son environnement est toujours restée source d’interrogation : 1/3 des 18 ha est classé en zone humide, un inventaire faune-flore réalisé pour le Syndicat mixte, a montré qu’il y a sur le site des espèces remarquables et protégées. Quelle prise en compte de cet inventaire pour la création d’un parking sur les terrains appartenant à la ville de Mérignac ? Y aura-t-il des compensations et traitées comment ? Aucun plan précis d’implantation des infrastructures avec les milieux à préserver n’a été fourni, l’étude d’impact global du projet n’a pas encore été faite et on ne connaît pas les extensions du projet.
L’absence de garantie pour la préservation des milieux et des espèces nous a conduits de manière répétée à nous abstenir à la Ville, à la Cub, à la Région. Ce sera donc ma position aujourd’hui.
Pour autant, l’abandon du projet tel qu’il est proposé aujourd’hui comporte trop de zones d’ombre : quel aménagement futur du site ? La double page du programme municipal de « Pessac avenir » était surtout occupée par une grosse carte du site… Quel impact financier pour la Ville de son retrait du projet ? Et quels projets économiques pour développer l’emploi à Pessac ? Il semble que le pôle de l’Économie Sociale et Solidaire aux Échoppes soit lui aussi abandonné, c’était pourtant là l’occasion de créer de l’emploi local et solidaire. Ce n’est guère encourageant pour les perspectives de développement économique à Pessac…