AUTOROUTE FERROVIAIRE – DOURGES / TARNOS

Encore des choix illogiques pour l’environnement et les économies !

L’ Etat prévoit de relier Dourges à Tarnos par une liaison ferroviaire de transport de poids lourds appelée « autoroute ferroviaire ».  Ce projet nécessite la construction d’un terminal à Tarnos (celui de Dourges existant déjà) qui devrait accueillir:

4 trains aller/retour par jour. Soit, plus de 400 camions.

Si le principe de ferroutage recueille l’assentiment général, le projet qui nous est présenté appelle de notre part les remarques suivantes. Sur une autoroute ferroviaire, les camions entiers et dans le meilleur des cas les remorques du camion seules sont embarquées sur des wagons surbaissés.

D’après le débat public, 1/3 du chargement serait constitué de camions entiers.

– Elle gaspille de la place.

– Elle gaspille donc de l’énergie.

– Ces convois transportent peu de masse (358t en moyenne)

– Elle nécessite que l’on retouche tous les tunnels (133 millions d’euros de la frontière jusqu’à Brétigny.)

– Elle s’arrêtera à Brétigny alors qu’actuellement, tous les jours un train combiné (containers sur wagons) fait  l’aller-retour Mouguerre-Dourges (Bayonne-Lille), en  transportant plus de 358t.

 – Elle nécessite des bases importantes, alors que le combiné par caisses peut s’installer avec plus de souplesse.

Là où l’autoroute ferroviaire implique des pôles de départ et d’arrivée seulement, le combiné peut proposer des unités intermédiaires pouvant  capter un maillage plus fin.

– Elle coûte 40% plus cher que le combiné (0,9 euros du km au lieu de 0,6 euros du km).

Transporter  des marchandises par train, oui mais transporter des poids lourds c’est  transporter de la ferraille c’est-à-dire du poids mort. Ceci est un non sens.

Le transport multimodal par container apparait de ce fait plus approprié car il permet de transporter un frêt net beaucoup plus important et pour un coût moindre.

La cours des comptes, dans son rapport de février 2012 fait remarquer que ces dispositifs (autoroute ferroviaire) sont actuellement déficitaires.

Ils ne sauraient être pérennes sans aides publiques. Encore une fois, on collectivise les pertes mais on privatise les bénéfices. 

Et, voici ce que disait le président du Groupement européen du transport combiné (GETC), Yves Laufer,

pointant le retard de la France pour le transport de fret dans une étude comparative avec l’Allemagne :

« J’ai, dès le départ, été favorable à la technique et à l’expérimentation de l’autoroute ferroviaire sur l’axe Aiton-Orbassano. Le wagon présentait deux avantages : une manutention horizontale et simultanée des semi-remorques sur les terminaux, et une moindre usure annoncée des roues vs le wagon RoLa. Il présente toutefois un inconvénient: son coût est plus élevé. Et je constate qu’aujourd’hui encore, aucun bilan technico-économique n’est disponible sur la fiabilité et le coût d’exploitation du wagon alors qu’il s’agit d’argent public. Personnellement, j’estime que l’autoroute ferroviaire est un « passeur » permettant de se familiariser avec le transport combiné et de se convertir à la caisse mobile où l’on transporte moins de tare. »

Pour ce qui concerne les impacts locaux, la longueur des convois (750 m et 1050 m) va occasionner un certains nombres de nuisances :

         Le bruit pour les riverains des voies.

      Le blocage des passages à niveau durant de longues périodes (plus de 10 mmn à chaque arrivée et à chaque départ soit 8 fois par jour).

   La pollution engendrée par le déplacement de tous ces camions. Si on fait des économies de rejet de gaz à effet de serre sur le trajet Dourges/Tarnos, la manipulation des tous ces camions sur Tarnos ne fera qu’aggraver une pollution atmosphérique déjà bien effective sur la région. La qualité de l’air est considérée actuellement comme médiocre dans notre bassin de vie.

       L ’arrivée en bloc des ces camions sur la RD 85 et  sur l’autoroute ne fera qu’aggraver la situation existante.

Si ce projet est prévu pour un prolongement vers l’Espagne, il serait plus logique de profiter des installations d’Hendaye, voire de continuer vers l’Espagne et Vitoria ? Le choix de « s’arrêter » à Tarnos nous interpelle car rien ne le justifie si ce n’est des choix financiers  ou autres.

La libéralisation des transports routiers dans le milieu des années 80 a favorisé le développement des « flux tendus » dans les entreprises et de fait, les stocks sont désormais sur les routes.

Aujourd’hui, le prix des transports et donc des conditions de travail des salariés de ces entreprises,  fait qu’il est moins cher de faire venir des produits de l’étranger que de produire localement.

De plus, les dispositions européennes, concernant les travailleurs « déplacés », organise une concurrence déloyale dont nos économies supportent le coût exorbitant du chômage. 

Or, n’oublions pas que cette autoroute ferroviaire sera consacrée essentiellement à des ensembles routiers étrangers.

Pour toutes ces raisons, EELV landes est opposé à ce projet, tel qu’il a été pensé.

EELV Landes

198 avenue Georges Clémenceau,  40100 Dax – landes@eelv.fr

07/ 81 15 06 28

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