Tribune du groupe EELV-Bordeaux – novembre 2012

Les « communiquiales »

« Parlons ! » Tel est le slogan des « Participiales », le dernier-né des événements conçus par la mairie de Bordeaux. Mais d’où sort cet événement ? Il n’en a jamais été question en conseil municipal qui constitue le premier niveau de démocratie dans la cité.

Il ne suffit pas d’accoler les termes « participation », « forum » ou « débat » à tous les événements organisés par la mairie de Bordeaux pour faire de cette ville un modèle de démocratie locale.

Ces efforts en communication sous-tendent une question plus fondamentale : que faire de l’opinion des citoyens, une fois qu’elle est exprimée ?

La récente polémique sur le nom du pont Bacalan-Bastide est révélatrice de la gestion de la démocratie directe par le maire de Bordeaux : il souhaitait que ce pont se dénomme « Jacques Chaban-Delmas », la question a donc été orientée dans ce sens lors de la consultation des citoyens sur le site internet de la ville en août dernier.

La ville n’a pas communiqué sur les résultats de ce sondage jusqu’à ce que l’article dans Sud-Ouest du 11 octobre dernier nous apprenne que sur plus de 1600 votes exprimés, seules 649 voix se sont portées sur le nom préféré du Maire de Bordeaux.

Les autres choix sont donc majoritaires !

C’est aujourd’hui que la ville doit lancer la consultation, parmi les cinq noms majoritairement exprimés durant cette consultation initiée en pleines vacances d’été dernier.

Au demeurant, pourquoi n’avoir pas utilisé sur cette question la plateforme jeparticipe.bordeaux.fr, lancée depuis le mois de novembre 2010, et qui semble très peu fréquentée jusqu’ici ?

Dans un autre domaine, celui de l’éducation, la ville nous parle d’ateliers de co-éducation, pour « améliorer les conditions d’accueil des enfants grâce à l’échange et à la confrontation des expériences », qui débouchera sur un « forum » en 2013.

Belle intention, inscrite en 3ème de couverture du guide de la rentrée 2012/2013 édité par la ville, mais qui n’a jamais été débattue en commissions municipales et dont les responsables éducatifs n’ont jamais entendu parler avant cette parution publique…

Au-delà de la critique, même si elle se veut constructive, voici quelques une de nos  propositions sur ce thème de la démocratie participative : la mise en œuvre de référendums locaux sur des questions d’intérêt général qui engagent la ville sur le long terme (comme le grand stade, par exemple), la mise en place de budgets participatifs au niveau des conseils de quartier, l’élection d’une présidence tournante des conseils de quartier, une évaluation systématique de chaque événement municipal afin de savoir s’il a répondu aux attentes des intéressés (Evento, par exemple)…

La proximité est le leitmotiv du Maire-candidat. Mais il faut pouvoir aller au-delà du simple affichage politique pour initier un véritable respect de la parole d’autrui, ou alors il ne s’agit plus que d’une parodie de démocratie locale.

 

 

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