Centrale du Blayais : 30 ans c’est déjà trop !

Depuis un mois, le réacteur numéro 1 de la Centrale du Blayais est à l’arrêt pour sa troisième visite décennale. Ne tenant pas compte de la dangerosité du site, des contraintes techniques ou financières ni même de l’état de l’opinion, EDF souhaite prolonger sa durée de 10 ans voire de ne lui accorder sa retraite … qu’à 60 ans !

Pendant ce temps, au Japon, seulement 2 des 55 réacteurs nucléaires en service au moment de la catastrophe de Fukushima fonctionnent encore. Ils seront arrêtés le mois prochain ! A l’heure où on s’interroge ici  sur la « prolongation » d’une installation dangereuse, la 3ème puissance nucléaire au monde  (derrière les Etats Unis et la France) aura, de fait, abandonné cette énergie du passé sans que son économie s’effondre. En effet, la consommation d’électricité a baissé de plus de 25% en un an. Pourtant, la production industrielle s’est maintenue et le développement des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique offrent des perspectives de reprise économiques intéressantes.

Faudra-t-il qu’un Tchernobyl ou un Fukushima intervienne en France pour que nos gouvernements songent seulement à sortir du nucléaire ? Déjà, en décembre 1999, le réacteur numéro 1 avait été inondé et l’évacuation de l’agglomération bordelaise fut un moment envisagée. Depuis, la digue de protection n’a été rehaussée que d’un mètre et les routes d’accès sont toujours inondables. Face aux aléas dus au réchauffement climatique, les citoyens girondins peuvent s’inquiéter de la sûreté du site blayais.

Europe Ecologie Les Verts Aquitaine demande donc que l’Etat et l’exploitant EDF prennent enfin leurs responsabilités et décident de ne pas redémarrer ce réacteur numéro 1 qui est aussi un des 5 plus vieux de France.

Pour maintenir l’approvisionnement en électricité, il suffit de suivre l’exemple japonais : nombreuses sont les PME aquitaines motivées pour investir dans les nouvelles technologies des énergies et de l’efficacité énergétique ! Il ne manque plus que la volonté politique !

Pour demander l’arrêt définitif du réacteur numéro 1 et une autre politique énergétique en Aquitaine, EELV mènera plusieurs actions militantes dans les semaines à venir :

  • Le 7 avril à Pauillac, Blaye et Royan : tour de l’estuaire des candidats EELV aux législatives.
  • Le 26 avril à Bordeaux et aux alentours des centrales de Golfech et du Blayais : commémoration de la catastrophe de Tchernobyl.
  • Le 28 avril, à partir de 16h, café écolo anti-nucléaire au Panier du Monde, Rue Victor Hugo à Pauillac
  • Le dimanche 27 mai, à partir de 10h, sur les quais de Pauillac : célébration du 31ème et nous l’espérons dernier anniversaire du réacteur numéro 1 de la Centrale du Blayais !

2 commentaires pour “Centrale du Blayais : 30 ans c’est déjà trop !”

  1. Non, la consommation d’électricité n’a pas diminué de 25% en un an au Japon. Donner ce genre d’information fantaisiste enlève de la crédibilité à Eelv.

    Sur une année entière, la production (égale à la consommation au Japon) a diminué de 2,7%, passant de 1.038 à 1.010 TWh (térawatts-heures), le nucléaire passant de 274 à 153 TWh sur l’année et les combustibles fossiles de 672 à 760 TWh.

    En comparant décembre 2011 et décembre 2010, la production totale a diminué de 1%, le nucléaire a diminué de 77% et les combustibles fossiles ont augmenté de 34%. Ce sont les dernières statistiques disponibles.

    Parlons déjà des 58 réacteurs nucléaires en France :
    http://energeia.voila.net/nucle/france_58_reacteurs.htm

    de leur âge et autres caractéristiques.

    A noter qu’aux Etats-Unis, la licence initiale de 40 ans des réacteurs nucléaires et la prolongation à 60 ans se compte à partir du début de la construction et non de la mise en service comme en France, ce qui fait cinq ans de moins (durée moyenne de construction d’un réacteur).

  2. Au lieu du Japon, il est préférable de donner l’Allemagne comme référence de sortie du nucléaire.

    Par exemple :
    http://energeia.voila.net/electri/allemagne_nucle_renouv.htm

     » La diminution de 32,6 TWh d’électricité nucléaire entre 2010 et 2011 a été pour la plus grande partie compensée par une augmentation de 19,2 TWh d’électricité renouvelable. Le solde exportateur (exportations moins importations) a diminué de 11,7 TWh, passant de 17,7 à 6,0 TWh, tout en restant positif. L’électricité provenant de l’ensemble des combustibles fossiles (charbon, lignite, pétrole, gaz) est restée au même niveau, passant de 358,1 à 358,5 TWh. « 

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