Idées à débattre : Une politique publique de la diversité culturelle
Ce document est une contribution au projet 2012 des écologistes. C’est un document de travail. Il ne s’agit en aucun cas d’un document programmatique définitif et officiel.
Une politique publique de la diversité culturelle
1 – Promouvoir les cultures de chacun et en finir avec La culture pour tous
Il n’y a pas de gens cultivés d’un côté et des masses à instruire de l’autre. Il n’y a pas de bon et de mauvais goût. Il y a l’art, les artistes, la création artistique, exigeante et sans cesse en mouvement, et des cultures et des pratiques culturelles, propres à chaque citoyen ou groupe de citoyens. La politique culturelle publique doit prendre en compte cette diversité des identités culturelles et sortir du seul objectif de l’accès de tous à la culture dite « universelle ». Il s’agit désormais de proposer une politique culturelle, exigeante artistiquement, mais qui est élaborée avec et pour les habitants.
Le droit de chacun à exprimer sa propre culture, ou de s’en émanciper, impliquent que de nouvelles conditions soient créées. On doit permettre à chacun de s’investir dans des actions artistiques et culturelles, actions qui nécessitent par ailleurs une technicité importante dans leur conception et dans leur mise en œuvre. Il sera nécessaire de mobiliser des artistes et des techniciens de l’art, pour accompagner ces initiatives citoyennes avec professionnalisme.
2 – Renforcer les droits des artistes et des acteurs culturels à exercer leurs métiers
Nous voulons favoriser la dynamique économique et sociale du secteur culturel, au travers des associations et des petites entreprises culturelles créatrices d’emploi local. Les artistes, les techniciens, les responsables de projets doivent bénéficier plus directement de la politique culturelle. L’intervention publique doit jouer un rôle pour amoindrir les effets négatifs de la marchandisation de la culture, en inscrivant durablement de nouveaux droits à l’expérimentation artistique, libérée des objectifs de rentabilité économique. Le créateur doit être soutenu en lui offrant de meilleurs conditions de travail et d’exposition/représentation de ces œuvres. L’habitant investi dans une association et l’entrepreneur indépendant doivent être reconnus dans leur capacité à accompagner des artistes et formes artistiques émergents et à participer au dynamisme de la vie artistique locale.
3 – Reconnaître les droits des habitants en marge de la politique culturelle actuelle
Les Verts défendent celles et ceux qui ne bénéficient pas ou peu des politiques actuelles. Les actions envers les seniors et ceux qui ne peuvent se déplacer dans les équipements culturels (handicapés, malades, détenus), doivent être à ce titre développées avec et pour eux.
La jeunesse est la priorité d’une politique publique d’émancipation et de construction de l’identité par les arts et la culture : il faut donc développer l’éveil artistique chez les plus petits, l’initiation aux pratiques artistiques tout au long de la scolarité et accompagner les jeunes qui s’impliquent dans la vie culturelle, dans des projets innovants, favorisant l’esprit collectif, la rencontre des cultures et le sens de la fête partagée.
4 – Affirmer les droits des citoyens à maîtriser la politique culturelle
S’il existe un privilège des décideurs et de certains bénéficiaires de la politique culturelle actuelle, c’est bien celui du secret ou du non-dit quant à la sélection des projets et l’évaluation des bénéfices que les citoyens tirent des actions culturelles financées par l’argent public.
Il paraît indispensable, pour donner durablement sens aux principes de diversité culturelle et des droits culturels, que la politique culturelle apporte des garanties en terme de légitimité à servir l’intérêt général, et des éléments objectifs pour prouver qu’elle bénéficie réellement à l’ensemble de la population, aux artistes et professionnels locaux.
Benoît Careil
Co-animateur du comité local Europe Ecologie Rennes