Les scandales touchant l’industrie automobile sont autant de preuves des pratiques scandaleuses et systémiques d’un secteur ayant bénéficié de la complaisance des pouvoirs publics depuis bien trop longtemps. Depuis des années, un centre de recherche européen financé par Volkswagen, aurait procédé à des tests sur singes consistant à leur faire respirer de force des gaz d’échappement afin de mieux comprendre les effets sur la santé de la pollution automobile.
Le scandale ne s’arrête pas là, puisqu’une vingtaine de personnes en bonne santé ont également servi de cobaye dans un dispositif similaire financé par Volkswagen, Daimler et BMW, étant contraints à respirer pendant plusieurs heures du dioxyde d’azote à des doses variées afin de tester l’impact des émissions sur leur santé.
Pour Europe Écologie Les Verts, la marchandisation du vivant n’est pas envisageable: “Nous dénonçons ces pratiques arriérées et dangereuses où pour quelques dollars de plus des entreprises jouent avec les vies et la santé d’animaux et de personnes humaines” rappellent Julien Bayou et Sandra Regol.
Les écologistes dénoncent la recherche du profit à tout prix, pour le bénéfice de quelques un-e-s, au détriment de la santé du plus grand nombre et de l’état de la planète.
Fin 2015 déjà, le groupe Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d’un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions d’oxyde d’azote dépassant jusqu’à 40 fois les normes autorisées.
Europe Écologie Les Verts déplore une énième affaire qui démontre que, du glyphosate au diesel, les pollueurs profitent d’une omerta politique et économique criminelle. Il est urgent que les gouvernements nationaux et européens mettent fin à ce système et exigent excuses, condamnations et réparations.
Les député-e-s européen-ne-s, notamment grâce au travail de Karima Delli qui promeut les modes de déplacement doux et de Michèle Rivasi qui dénonce la présence de polluants cachés dans l’alimentation et l’environnement, se battent pour que la santé des habitant-e-s de cette planète ne soit pas sacrifiée sur l’autel des profits des multinationales. D’ailleurs, Karima Delli, présidente de la Commission transports du Parlement européen et vice présidente de la Commission d’enquête du Parlement sur le dieselgate, rappelle : “Alors que la législation européenne interdit tous produits cosmétiques testés sur des animaux, nous exigeons que la législation évolue concernant les tests des véhicules. L’inaction des pouvoirs publics sur le thème de la pollution de l’air et la complaisance à l’égard du lobby automobile n’ont que trop duré.”
La mobilisation des pouvoirs publics sur ce sujet est urgente : en 2014, la pollution de l’air a causé le décès prématuré de 487 600 personnes au sein de l’Union européenne, avec une hausse du nombre de décès imputables au dioxyde d’azote. Elle est aussi économiquement dangereuse puisque la Commission européenne estime son coût à plus de 20 milliards d’euros par an. Les écologistes appellent le gouvernement français, convoqué hier devant la Commission européenne pour non respect des normes européennes, à revoir d’urgence sa copie en matière de lutte contre la pollution de l’air.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux