Passant outre aux accords d’Arusha, l’actuel Président de la République du Burundi, M.Nkurunziza, s’est fait désigner le 25 avril dernier par son parti, le Cndd-FDD, candidat pour un troisième mandat à l’élection du 26 juin prochain alors que la Constitution l’interdit. Cette décision a provoqué des violences dans le pays (une vingtaine de morts et plusieurs centaines de bléssés). Elle a aussi entraîné l’exode dans les pays voisins : le HCR dénombre aujourd’hui plus de 100 mille réfugiés burundais, vivant dans des situations sanitaires particulièrement difficiles.
C’est dans ce contexte de tension que le major-général Godefroid Niyombare a pu déclarer la destitution du Président Nkurunziza et a procédé à une fermeture des frontières. Cette tentative de coup d’Etat a, semble-t-il, été accueillie favorablement par une majorité de la population mais elle a assez rapidement échoué face à la résistance d’une majorité de l’armée, restée fidèle à M.Pierre Nkurunziza.
EELV regrette l’obstination de M.Pierre Nkurunziza à postuler pour un contestable troisième mandat présidentiel alors que tout indique depuis plus d’un an que cette candidature entrainerait inévitablement de graves troubles et violences.
EELV condamne les atteintes aux libertés publiques et civiles et les exactions à l’encontre des populations. EELV souhaite apporter son soutien et manifester sa solidarité à l’ensemble du peuple burundais.
EELV exhorte l’ensemble des responsables burundais à mettre fin aux violences et à s’accorder rapidement sur une solution pacifique de retour à l’ordre constitutionnel dans l’intérêt du peuple et permettant un retour rapide des réfugiés. Eelv estime qu’un report des élections est sans doute la seule solution à ce stade.
EELV appelle le gouvernement français et l’Union européenne à tout mettre en oeuvre pour que ne s’installe pas au Burundi un climat de repression et de terreur ainsi qu’à soutenir activement toute initiative concourant au retour à une paix durable de manière inclusive et consensuelle, dans le respect et la reaffirmation des principes d’Arusha.
EELV appelle l’ensemble de la communauté internationale à faire oeuvre de solidarité active et urgente à l’égard des réfugiés burundais
EELV demande qu’un engagement fort de la France et de l’Union européenne soutienne les acteurs nationaux et régionaux, pour contribuer au développement durable du Burundi
La crise que vit le Burundi doit faire l’objet d’une vigilance et d’une attention soutenues de la communauté internationale non seulement pour prévenir tout risque de déstabilisation de la sous-région mais aussi parce que l’année prochaine des élections présidentielles se tiendront dans plusieurs pays africains dans les mêmes conditions.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux