Après 13 mois de détention, s’est ouvert le 7 décembre le procès des deux co-président du HDP (Parti démocratique des peuples, coalition de plusieurs formations et de sept partis politiques dont le parti vert turc), Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag.
Ce procès s’inscrit dans la volonté du gouvernement turc de faire taire toute opposition depuis le coup d’Etat avorté du 15 juillet 2016, dans la droite ligne de la répression à l’oeuvre depuis. À l’issue de la première journée de procès, l’audience suivante a été reportée au 14 février 2018.
L’évolution du régime turc préoccupe les écologistes. Avec la promulgation de l’état d’urgence, les arrestations arbitraires se multiplient. Le gouvernement se livre par décrets à une répression sans précédent, bafouant droits et libertés publiques. Avec la fin de la séparation des pouvoirs, le pouvoir judiciaire est sous la pression directe du président Erdogan.
En ciblant ses deux co-présidents, c’est le parti HDP et la démocratie parlementaire qui sont visés. C’est parce qu’il incarne la diversité, la parité et l’espoir de la paix au Kurdistan que le gouvernement s’en prend particulièrement à ses élu-e-s avec la levée de l’immunité parlementaire et leurs arrestations.
Dans un contexte particulièrement tendu, la cour a fait le choix ubuesque de procéder à un procès sans présence de l’accusé, au prétexte du risque à l’ordre public suscité par la présence de M. Demirtas. Un procès qui ressemble aujourd’hui plus à une farce tant les restrictions se cumulent. Très peu de journalistes ont été admis ; les écologistes déplorent notamment l’absence de toute presse étrangère et de délégation d’observateurs-trices étranger-es. En outre, une interdiction formelle de regroupement a été adressée aux nombreux-ses député-e-s, représentant-e-s de partis politique et de la société civile, présent-e-s devant le tribunal.
Ce procès symbolise l’orientation de plus en plus autocratique du régime turc et de son président et les menaces qu’elle fait régner sur les libertés dans ce pays . Mais il souligne aussi que malgré une féroce répression, la société civile et des élu-e-s résistent
Europe Écologie – Les Verts est solidaire des mobilisations citoyennes pour la défense des libertés publiques et de la démocratie en Turquie et rappelle encore une fois qu’il est du devoir de la France et de l’Europe de dénoncer la répression qui s’abat sur l’opposition au régime du président Erdogan et d’agir pour les droits humains.
Europe Écologie – Les Verts souligne que le retour de la Turquie à un État de droit passe par la libération des opposant-es politiques, journalistes, chercheur-es, et citoyen-nes arrêtés et détenus sans motif.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux