L’Assemblée nationale doit étudier ce jeudi 22 décembre le projet de loi autorisant les travaux définitifs de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin, c’est la dire le creusement d’un nouveau tunnel sous les Alpes.
Les écologistes s’opposent à cette gabegie d’argent public. Les écologistes dénoncent l’acharnement des élu-e-s, de gauche comme de droite, comme qui veulent faire construire cette infrastructure au détriment de l’intérêt général et en dépit de tout bon sens.
Ce projet de ligne ferroviaire Lyon – Turin est un projet absurde, démesuré et inutile, puisque des liaisons ferroviaires existent déjà, y compris pour le fret, et qu’elles sont pour le moment largement sous-exploitées. À titre d’exemple, la ligne du Mont-Cenis est utilisée à 20% de ses capacités.
En 2012, la Cour des comptes estimait le coût du Lyon – Turin à plus de 26 milliards d’euros ! Et cette somme considérable pour un projet qui ne sera opérationnel au mieux qu’en 2030, à supposer qu’il n’y ait pas de retard. La Cour dénonçait une valeur nette économique négative : le Lyon – Turin sera éternellement déficitaire.
Pendant vingt ans, les populations vivant dans les vallées alpines vont continuer à subir la pollution des camions de marchandises. Les sommes considérables investies dans le tunnel vont manquer pour les infrastructures ferroviaires de fret ou de voyageurs dans la région. On pourrait par exemple, à très court terme, aménager des zones de fret, à Ambérieu-en-Bugey, pour un coût infiniment moindre que celui du tunnel.
Après l’intensité des pics de pollution de ces dernières semaines, particulièrement dans les Alpes, force est de constater qu’il y a urgence. Il faut agir rapidement et réellement pour réduire la pollution atmosphérique : la santé des habitant-es ne peut pas attendre quinze ou vingt années supplémentaires. L’absence de moyens et de solutions serait criminelle.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux