Yassine Ayari, militant politique tunisien, blogueur et figure de proue de la révolution tunisienne, a été interpellé hier à l’aéroport de Tunis pour être placé en détention avant d’être présenté ce matin à un tribunal militaire en comparution immédiate. Actuellement sous mandat de dépôt dans l’attente de son procès en appel fixé au 6 janvier 2015, il risque jusqu’à 3 ans de prison ferme comme déjà requis par contumace en novembre 2014 pour « atteinte au moral de l’armée et outrage à fonctionnaire de l’institution militaire ». Yassine Ayari est, en effet, l’auteur de révélations sur les nominations des cadres du Ministère de la Défense.
Mobilisé contre le dictateur Ben Ali, Yassine Ayari s’est retrouvé, après la révolution, dans le collimateur de l’armée après s’être attaqué publiquement à ses plus hauts responsables en dénonçant leur rôle ambigu pendant la révolution.
Aujourd’hui, à quelques jours de l’élection à la présidence de la République de Béji Caïd Essebsi, après une série de provocations et intimidations, Yassine Ayari se trouve en incarcération.
EELV espère en la continuation et la pérennisation du processus démocratique en Tunisie, c’est pourquoi EELV :
– condamne fortement la violation caractérisée du droit à la liberté d’expression de Yassine Ayari
– rappelle que dans un régime démocratique, toute institution, fut-elle militaire ou religieuse, peut être soumise à l’examen critique des citoyens.
– s’inquiète qu’un civil doive répondre de ses opinions devant un tribunal militaire et appelle à la suppression de cette justice d’exception.
– exige la libération immédiate de Yassine Ayari.
– demande au nouveau Président élu de prendre toutes dispositions utiles afin de garantir le plein exercice des libertés fondamentales d’expression, d’opinion, de conscience et de réunion.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux