Ils sont tout trois de sortie en librairie ce jeudi 2 février 2012 : la biographie « Sans tricher » d’Eva Joly revient sur son combat contre les lobbies financiers, son entrée en politique et son voyage à Fukushima en octobre 2011. Dans son ouvrage « Changeons de cap, changeons de PAC ! », José Bové questionne la Politique agriculture commune (PAC) et propose une agriculture paysanne plus citoyenne. Et enfin, Pascal Canfin publie « Ce que les banques vous disent… et pourquoi il ne faut presque jamais les croire » dans lequel il formule des propositions pour réguler les banques.
Eva Joly : « Sans tricher »
Si l’ouvrage s’inscrit dans le cadre de la campagne présidentielle de la candidate, il n’en demeure pas moins européen. Eva Joly relate son parcours au sein de la société civile et revient naturellement sur l’affaire Elf qu’elle instruit à partir de 1994 et pendant huit ans. Cette affaire change sa vision du monde. « L’Afrique, le continent le plus pauvre du monde, participait à l’enrichissement d’une foule de gens et finançait sans doute une partie de la vie politique française […] ». C’est « son premier combat contre les lobbies ». Elle en subit toutes les pressions, jusqu’aux menaces de mort.
La députée, aujourd’hui Présidente de la commission du développement du Parlement européen, retrace aussi ses missions en faveur du développement des pays pauvres auprès du ministère des Affaires étrangères de Norvège. Eva Joly retrace son entrée en politique, sa campagne avec Daniel Cohn-Bendit qui la fait entrer en écologie. Elle évoque son voyage à Fukushima en octobre 2011 qui l’a convaincue plus que jamais que « le risque nucléaire est inacceptable ». « Pour la première fois depuis un demi-siècle, en France comme en Allemagne, le lobby nucléaire commence à perdre la main. De toutes mes forces, je le combattrai. »
Sans tricher, 256 pages, 18 euros, Editions les Arènes.
José Bové : « Changeons de cap, changeons de PAC ! »
Répondre à la faim de 500 millions dʼEuropéens, réformer la Politique Agricole Commune (PAC). Pour que l’Union européenne retrouve ses paysans et son autosuffisance alimentaire,il faut faire le bilan de la PAC. En 2013, la Politique agricole commune (PAC) doit connaître une vaste réforme. Les discussions sur l’orientation de cette nouvelle PAC sont déjà en cours au Parlement européen et dans chaque pays-membres de l’UE. La PAC représente 42 % du budget total de l’Union, soit 53 milliards d’euros par an. Elle est confrontée à de multiples pressions, notamment les lobbies agroalimentaires européens.
José Bové, vice-président de la Commission agriculture du Parlement européen et spécialiste des questions agricoles au sein de la délégation Europe écologie veut réformer la PAC pour mieux contrôler la chimie et le génie génétique sur le vivant, pour cultiver librement en respectant lʼécologie dʼun territoire, pour repenser la nature des échanges agricoles internationaux. Le député a collaboré avec Gilles Luneau, grand reporter et spécialiste de la globalisation des échanges et des problématiques de développement durable. Les deux hommes ont déjà travaillé ensemble, notamment pour Paysans du monde (2002) et Candidat rebelle (2007).
Changeons de cap, changeons de PAC !, 240 pages, 16 €, José Bové et Gilles Luneau, Collection Manifestô.
Pascal Canfin : « Ce que les banques vous disent… et pourquoi il ne faut presque jamais les croire »
Membre de la Commission des affaires économiques et monétaires, Pascal Canfin, ancien journaliste économique, a négocié au Parlement européen les lois portant sur les fonds spéculatifs, les produits dérivés, les bonus des traders, les agences de notation, etc. Il est à l’origine de l’ONG Finance Watch. Dans cet ouvrage, le député décrit la connivence des politiques et de la finance. Mais pas seulement. Il se veut pédagogique et apporte des explications simples et directes des batailles politiques actuelles menées en Europe pour forcer les banques à prendre moins de risques, encadrer la spéculation et réguler les agences de notation. Le député propose des réformes pour que le politique reprenne enfin la main sur la finance. Le livre est aussi un manifeste politique car Pascal Canfin dénonce aussi les écarts entre les discours et la pratique de Nicolas Sarkozy en matière de régulation. Il souhaite un ministère de la Réforme financière pour moraliser véritablement le capitalisme.
Ce que les banques vous disent… et pourquoi il ne faut presque jamais les croire, 128 pages, 5€, Editions Les petits matins.
En savoir plus sur le site Europeecologie.eu