Pour Karima Delli, députée européenne EELV, membre de la commission Emploi et affaires sociales du Parlement européen :
« Bien qu’un grand nombre de pays ait finalement rallié la position française, l’espoir d’un compromis satisfaisant s’est heurté au blocage des libéraux européens. Menés par David Cameron, ils se sont opposés à tout renforcement des contrôles et défendent une autorégulation du marché du travail. Pris au piège de ses contradictions, le même M. Cameron défend à Londres, à des fins électoralistes, la remise en cause de la libre circulation des personnes en Europe !
On peut donc saluer l’offensive française de ces derniers mois. Dans le bâtiment, le bouclier juridique mis en place va dans le bon sens, il apportera une bouffée d’air frais à ce secteur ravagé par la crise.
Pourtant, dans le texte adopté au Parlement européen en juin dernier et voté par les écologistes, la responsabilité conjointe et solidaire ne se limitait pas au seul secteur du bâtiment. Par exemple, l’agro-alimentaire connaît également une explosion des travailleurs détachés.
Une période cruciale de négociation s’ouvre entre le Parlement européen et le Conseil : le texte doit absolument être amélioré, sur la base des propositions du Parlement qui visent à responsabiliser les entreprises frauduleuses et à protéger les intérêts des travailleurs dans l’ensemble des secteurs.
De façon plus générale, les problèmes liés au dumping social et salarial ne seront pas réglés tant qu’on n’aura pas instauré le principe d’un « salaire égal à travail égal ». C’est pourquoi les écologistes se battent pour une harmonisation des droits sociaux au sein de l’UE, à commencer par le droit à un salaire minimum. »