Le ministre de la Transition écologique et sociale a annoncé ce mardi 7 novembre que la France renoncera à appliquer la réduction de la part du nucléaire à 50% du mix énergétique d’ici à 2025.
Cette annonce est scandaleuse. Le gouvernement renonce à appliquer la loi de transition énergétique. Cette loi a pourtant été adoptée par le parlement après un long débat démocratique, et elle s’impose au gouvernement qui devrait l’appliquer. Comme sous le précédent gouvernement, la transition énergétique est d’abord un enjeu de communication, mais personne n’est au rendez-vous quand il s’agit de passer aux actes.
Opposer protection du climat et sortie du nucléaire est une erreur et une faute. Le risque nucléaire n’est pas moindre que celui du réchauffement climatique : il met en jeu la survie de l’humanité et des éco-systèmes. Engager la sortie du nucléaire est d’ailleurs indispensable pour permettre l’essor des énergies éoliennes et photovoltaïques. L’État ne s’est jamais donné les moyens d’atteindre cet objectif.
Les écologistes et les associations avaient alerté dès 2015 avec le report de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, au printemps 2016 lors de sa publication tronquée, ou lorsque que Nicolas Hulot avait présenté un Plan climat ambitieux mais flou sur le calendrier des modalités.
L’industrie nucléaire est déjà exsangue, Areva a fait faillite, EDF a dû se séparer d’actifs pour faire face au mur d’investissements qui l’attend, un tiers des centrales est à l’arrêt, générant un surcoût et des importations d’énergies fossiles. La fuite en avant nucléaire ne peut plus continuer.
Le renoncement à des engagements si graves et si cruciaux pour les générations futures affaiblit la parole politique, la capacité à gouverner et met le gouvernement dans l’impossibilité de mener à bien la transition énergétique. Et ce, alors même que des scénarios existent, élaborés par l’association NegaWatt mais aussi par l’Ademe, l’agence publique chargée de l’énergie.
Les écologistes dénoncent l’absence de volonté politique du gouvernement. C’est une décision prise sous la pression de grands groupes industriels qui souhaitent freiner la transition énergétique pour bénéficier plus longtemps de leur rente.
Europe Écologie Les Verts rappelle que le nucléaire est une énergie dangereuse, coûteuse, et que les déchets radioactifs seront une charge pour des centaines de générations futures.
Europe Écologie Les Verts appelle à une France « 100% renouvelables », qui permettrait de réduire drastiquement nos émissions de carbone, réduire le risque nucléaire, protéger la santé de toutes et tous, et de créer plus d’un million d’emplois en France.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux