Thérèse Clerc, militante infatigable des droits des femmes, deviendra même « Thérèse de Montreuil », celle qui pratiquait des avortements clandestins dans son immeuble de la rue. C’est sur la base de ces valeurs que Thérèse Clerc fonda, il y a tout juste 16 ans, la Maison des femmes, lieu incontournable de la vie sociale, culturelle, citoyenne et militante de la ville de Montreuil.
Thérèse Clerc est la fondatrice de la Maison des Femmes, ouverte aux femmes de tous âges, victimes de violence, en insertion ou réinsertion, et de la Maison des Babayagas, toutes deux à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Elle a également créé l’Université des Savoirs sur la Vieillesse (UNISAVIE), première université populaire sur la vieillesse.
Avec deux amies, elle conçoit donc le projet d’une maison «autogérée, citoyenne, écologique, féministe, laïque et solidaire», valeurs inscrites dans une charte de vie.
La Maison des femmes, qui depuis le 15 janvier dernier, porte son nom, émouvant et légitime hommage en sa présence. Une maison faite par les femmes, pour les femmes, leur permettant de se rassembler au-delà des différences d’âges et des milieux sociaux, pour échanger, pour faire naître des projets, et pour défendre leurs droits. Depuis plus de 40 ans, Thérèse faisait vivre à Montreuil, et bien au-delà, les valeurs de progrès, le féminisme. Thérèse Clerc, s’est battue pendant quinze ans pour la Maison des Babayagas, ouverte finalement en 2013, avec une vingtaine de colocataires âgées de 60 à 80 ans, installées dans des studios individuels au coeur d’un seul et même bâtiment.
Pour Thérèse, « Le vieil âge, est un bel âge de la vie. Celui de toutes les libertés ». Et c’est à partir de cette maxime qu’elle a réussi à fédérer et développer un projet proprement révolutionnaire, un endroit liant l’autogestion, la solidarité, la citoyenneté et l’écologie, où l’on pourrait bien vivre et bien vieillir. La Maison des Babayagas était née. Un rassemblement de femmes libres et âgées qui n’oublient pas que « Vieillir vieux, c’est bien, mais vieillir bien, c’est mieux ! ». Un projet qui se prolonge aujourd’hui avec l’UNISAVIE, une Université Populaire et Intergénérationnelle, ouverte à toutes et à tous.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux