Les députés écologistes ont déposé deux amendements pour élargir la taxe française sur les transactions financières. Ils seront examinés cette semaine à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances 2016.
Alors que le ministère de l’économie et les banques déploient leur lobbying, les députés doivent saisir cette occasion historique pour en finir avec les renoncements du passé : ces amendements permettraient notamment d’augmenter l’assiette de la TTF en taxant les opérations les plus spéculatives, dites «intra-day», qui concernent aujourd’hui près de 40% des transactions.
Cette TTF bien plus ambitieuse, outre la nécessité démocratique de limiter la folie boursière déconnectée de l’économie réelle, permettra de dégager des recettes plus importantes pour la solidarité internationale et le climat, à l’heure où la France diminue pour la cinquième année consécutive son budget consacré à l’aide publique au développement (170 millions d’euros en 2016).
La France consacre aujourd’hui 0,2% de sa richesse à l’aide au développement, alors même que les pays développés ont promis d’atteindre 0,7% du PIB. Ce choix politique comporte des conséquences désastreuses pour les pays les plus pauvres et affaiblit la lutte toujours nécessaire contre les pandémies comme le Sida, ou l’accès à l’eau, aux soins, à l’éducation des populations les plus vulnérables.
A moins de 50 jours de la COP 21, dont la France préside les négociations, le courage politique est plus que jamais requis pour faire de cet événement historique une réussite pour l’avenir de l’humanité et entrainer nos partenaires internationaux -notamment les pays du Sud- vers la signature d’un accord mondial et contraignant de réduction des gaz à effet de serre. Or la question du financement du fonds climat de 100 milliards d’euros nécessaires pour l’adaptation au changement climatique sera cruciale pour aboutir au difficile consensus.
Enfin, la démarche française ne peut qu’encourager la naissance -maintes fois reportée- d’une taxe européenne sur les transactions financières qui pourrait rapporter 35 milliards d’euros par an.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux
Dernière minute : les amendements ont été adoptés !