Communiqué de presse du 23 février 2011
Garroté par les restrictions de crédits que lui impose le gouvernement, le CNRS vient d’annoncer la suppression de ses allocations doctorales, notamment celles destinées aux ingénieurs, dites « BDI ». Cette décision est d’autant plus regrettable que ces BDI sont l’une des rares façons concrètes de rapprocher les mondes de l’ingénierie et de la recherche.
Au moment où, se comparant à l’Allemagne, la France semble découvrir la faiblesse de son tissu de PME de hautes technologies, il faut rappeler que les entreprises françaises sont les premières victimes d’un cloisonnement ancien et persistant : les responsables d’entreprises sont le plus souvent formés dans des écoles d’ingénieurs, quasiment sans interaction avec le monde académique et l’université. Or, c’est dans les laboratoires de recherche publique que surgissent les découvertes fondamentales qui peuvent demain se traduire en innovations. Les BDI fournissent donc des passerelles précieuses à développer. Dans le même ordre d’idée, il est urgent d’agir pour que les entreprises françaises accueillent plus de docteurs et que l’expérience doctorale soit mieux reconnue et valorisée.