Les écologistes dénoncent l’enterrement de l’écotaxe pourtant votée à la quasi-unanimité en 2009, survenu cette nuit lors du vote du Budget.
Les discours, à droite comme au gouvernement, se veulent verts, mais les actes sont coupables : une nouvelle fois, le gouvernement recule devant les lobbys, ici celui des transporteurs routiers, au mépris de la santé des Français. Il est désormais établi par la communauté scientifique que la pollution aux particules fines du Diesel a fait exploser les maladies respiratoires chroniques en France, et réduit l’espérance de vie de nos concitoyens. C’est même aujour’hui la troisième cause de mortalité en France.
Les élus, les responsables agricoles, au premier rang desquels la FNSEA, et les dirigeants économiques bretons qui ont porté ce coup fatal contre la taxe poids lourds ont commis une faute grave et portent une très lourde responsabilité. Ils ont agi contre l’intérêt même de la Bretagne, dont l’avenir ne peut passer par l’expansion d’un modèle productiviste qui mène la région à sa ruine.
Ce n’est pas la taxe sur la pollution des poids lourds qui menace leur survie mais bien l’entêtement dans l’agriculture intensive et le maintien d’oligopoles qui maintiennent les prix en dessous du prix de revient, conduisant toujours plus d’agriculteurs à la faillite ou au suicide.
Cet enterrement est également un coup dur pour le budget du pays puisque le fiasco gouvernemental coûtera jusqu’à un milliard d’euros en dédommagement et frais d’installation/désinstallation des portiques et minera de nombreux projets de développement d’infrastructures de transport en commun. Sans compter que les transporteurs routiers avaient obtenu des compensations et qu’est à crainde qu’ils les gardent.
La fin de la taxe poids lourds signe enfin la fin de l’ambition de réduction des émissions de gaz à effets de serre dus au transport routier. Adopter cet amendement au dernier jour de la COP 22, c’est faire un immense bras d’honneur fait par la France aux autres signataires du traité de Paris (COP 21) et aux générations futures. Par son soutien et le silence de la ministre de l’Ecologie, le gouvernement affirme clairement qu’il préfère quelques intérêts privés à ceux de la planète et du climat.
Julien Bayou, Sandra Regol, porte-parole nationaux