Les Tunisiens viennent d’élire leur première assemblée législative. Avec 85 sièges, le parti séculier Nidaa Tounes, devance le parti islamiste Ennahda, qui avait remporté le scrutin de 2011 et qui n’obtient cette année que 69 sièges. Ces résultats confirment la bipolarisation de la scène politique, au détriment de plus petits partis.
Ces élections ont été rendues possibles grâce la nouvelle constitution adoptée le 27 janvier dernier. Cette constitution garantit un régime démocratique, un rééquilibrage des pouvoirs en faveurs du parlement, ainsi que les libertés publiques. Ecologie Les Verts se réjouit également que ces élections législatives historiques du 26 octobre se soient déroulées d’une manière calme, ordonnée et transparente dans tout le pays, comme l’ont signalé tous les observateurs électoraux d’Europe.
EELV se félicite de la poursuite du processus de transition politique en Tunisie en dépit des difficultés économiques et sécuritaires que traverse le pays. Le nombre élevé de partis politiques, de listes et de candidats en compétition atteste de la vigueur du pluralisme.
A l’origine de la première étincelle des soulèvements qui secouent la région du Maghreb-Machrek, depuis 2011, le peuple tunisien, continue à inspirer les peuples de la région en organisant les premières élections libres démocratiques. Ces élections sont la preuve que la transition pacifique de l’autocratie à la démocratie est aussi possible dans le sud de la Méditerranée.
EELV adresse ses félicitations aux nouveaux représentants du peuple tunisien, et les appelle à poursuivre la transition démocratique engagée, notamment en soutenant la Commission Vérité et Dignité et les instances judiciaires qui doivent mettre en oeuvre la justice transitionnelle et faire la lumière sur les crimes du passé.
EELV apporte son soutien à toutes celles et ceux qui luttent, en Tunisie, pour la justice sociale et environnementale. Alors que la question de la lutte antiterroriste a accaparé le débat public, EELV constate combien les Tunisiens sont, au quotidien, aux prises avec des problèmes croissants de gestion des déchets, de maladies liées aux pollutions chimiques, et de pénurie d’eau résultant du changement climatique. Le défi écologique est l’un des plus grand que la Tunisie aura à relever dans les années à venir, conduisant à des choix cruciaux sur les industries extractives (phosphate, pétrole, gaz de schiste), les énergies renouvelables, l’agriculture.
Relever ce défi avec ambition constitue une opportunité d’avenir pour la Tunisie.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux.