Une « conférence des parties » (COP) sur le climat est toujours un moment particulièrement frustrant : face à l’urgence climatique, des négociateurs ratiocinent, des pays jouent au lieu de négocier, et au final le résultat décevant reporte les vraies décisions à plus tard. Et plus tard c’est Paris, en décembre prochain.
Qu’attendait-on de la conférence de Lima ? D’une part qu’elle valide un « brouillon » de l’accord de Paris qui servira de base à la négociation tout au long de l’année 2015. Ce texte d’une quarantaine de pages fourmillant d’options a bien été lancé.
D’autre part, Lima devait servir à préciser la façon dont les Etats allaient formuler leurs engagements pour la conférence de Paris. A Varsovie, en décembre 2013, les pays s’étaient mis d’accord sur le principe de contributions nationales – les « Intended nationally determined contributions », ou INDC dans le jargon climatique – pour mettre sur la table de la négociation internationale la participation de chacun à l’engagement collectif.
« Huddle »
J’avais personnellement participé à cette décision en tant que ministre du Développement, dans le cadre d’un « huddle », une sorte de réunion où une trentaine de personnes, ministres et négociateurs, se tiennent debout, en cercle et où celui qui prend la parole se met pendant quelques dizaines de secondes au centre du cercle, de façon à faire passer son message. Une technique de négociation que l’on doit aux Sud-Africains et qui oblige à la concision et finalement au compromis. Il avait fallu deux « huddles » pour décider du fait que les Etats s’engageaient à faire connaître aux autres le contenu de leur engagement pour Paris, au plus tard au premier trimestre 2015.
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