Le mercredi 20 juin, le gouvernement est revenu sur sa décision du 13 juin, alors saluée par les écologistes, de suspendre tout forage d’hydrocarbures avant la réforme du Code Minier. Ce revirement de position gouvernemental intervient au moment même où le Président Hollande rappelle à Rio+20, que « (…) nous avons besoin d’un sursaut (…) nous devons conduire la transition énergétique, diversifier les sources d’énergie. Voilà l’agenda qui doit être le nôtre. » [1]
Pour EELV face au défi du changement climatique, on ne peut continuer à rechercher à tout prix l’exploitation des énergies non renouvelables. Les premières ressources à exploiter pour amorcer la transition énergétique sont l’efficacité et la sobriété, dont le potentiel est bien supérieur à n’importe quel gisement d’hydrocarbure français. La reduction des consommations, outre d’être rentables et bonne pour notre économie, est à même d’éviter toute catastrophe écologique liée aux modes d’exploitation. Ces risques sont particulièrement inacceptable avec des forages profonds, situés dans des lieux privilégiés de biodiversité comme en Guyane (« hot spot » de biodiversité).
Au-delà du cas Guyanais, toute exploration d’hydrocarbures (off shore ou non conventionnels) ne doit pas être envisagée avant :
• La révision profonde du code Minier, datant de 1810, pour y intégrer la prise en compte des enjeux environnementaux, socio-économiques et démocratiques inhérents aux exigences de la société actuelle. Le code minier doit être déminé.
• La mise en oeuvre d’une transparence totale sur tous permis et demandes de forages, puis l’organisation d’un débat public national sur l’énergie, et en particulier sur l’exploitation des ressources conventionnelles off-shore et sur l’exploitation des ressources non conventionnelles (gaz et huiles de schiste), comme l’ont demandé de nombreuses collectivites [2], afin de permettre un vrai choix de société.
• La réforme de notre fiscalité, en supprimant les exonérations fiscales liées à la consommation d’énergies fossiles qui s’élèvent chaque année à 5,8 milliards d’euros selon le rapport Bricq [3], afin de dégager facilement de nouvelles recettes pour financer la transition énergétique.
• L’engagement d’une très grande politique industrielle en faveur de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables
« Plutôt que continuer à vouloir essorer la Terre jusqu’à sa dernière goutte d’énergie fossile, il est impératif de développer les énergies renouvelables, d’arrêter de gaspiller l’énergie, d’arrêter de subventionner les énergies fossiles. Un grand débat public doit permettre le choix de notre avenir énergétique commun, au-delà des intérêts de multinationales privées ou des barrons locaux. Enfin, de toute urgence, il faut déminer le code minier. Pour l’heure, l’ensemble de ces conditions ne sont manifestement pas remplies. »
[1] http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2012/discours-de-m-le-president-de-la-republique.13465.html
[2] Par exemple, la Région Rhône-Alpes à délibéré en février 2011
[3] Rapport récent de la sénatrice Nicole Bricq, intitulé « Prélèvements obligatoires 2007-2012 : un quinquennat d’incohérences et d’injustices »