Le 26 octobre 2014, à Sivens, Rémi Fraisse mourait des suites d’une blessure due à une grenade offensive. Le 26 mai 2016, un homme de 28 ans a été gravement blessé en marge d’une manifestation, à Paris, il se trouve actuellement dans le coma, probablement des suites d’un tir de grenade de désencerclement. A Rennes un homme a perdu un œil, des manifestants sont blessés, des journalistes matraqués. A Saint-Malo, des enfants sont évacués brutalement par la police.
Le comité contre la torture de l’ONU lui-même s’alarme de l’usage excessif de la force par la police et la gendarmerie françaises. Est-il normal, dans une démocratie, que des manifestants pacifiques et des journalistes se voient obligés de s’équiper de casques pour se prémunir des risques des armes utilisées par les forces de police ?
EELV dénonce toutes les violences, d’où qu’elles viennent. L’Etat de droit n’est pas une option. Le faire respecter en blessant les manifestants est contraire à ses principes.
Le gouvernement ne doit pas relativiser les actes observés ces dernières semaines. La justice doit faire toute la lumière sur les cas qui lui seront soumis. A ce stade, il ne s’agit plus de quelques bavures isolées, mais des conséquences globales de la politique actuelle du maintien de l’ordre.
EELV appelle solennellement le Ministre de l’intérieur à prendre toutes les mesures qui s’imposent et à mettre fin à l’usage des techniques de nasse, à cesser le recours excessif aux gaz lacrymogènes et aux armes prétendument « non-létales » et à réaffirmer fermement une conception du maintien de l’ordre compatible avec les principes démocratiques et avec les droits de la personne humaine.
Enfin, dans ce climat de tension, EELV réaffirme son soutien à la protestation démocratique et pacifique qui s’oppose à la violence sociale du projet de loi Travail, à la violence institutionnelle du « 49-3 » et de l’état d’urgence, et à la violence de la répression policière des cortèges de manifestants. Le gouvernement doit se résoudre au retrait du projet de loi si contesté pour contribuer à l’apaisement du climat social et au retour à un débat démocratique.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux