En cette journée mondiale des animaux de laboratoire, Europe Écologie – Les Verts réaffirme son engagement en faveur du développement de méthodes alternatives à l’expérimentation animale. Près de 2 millions d’animaux sont utilisés « à des fins scientifiques » chaque année en France. Le nombre d’animaux utilisés a augmenté de 8% depuis 2014 et le degré de douleur auxquels ils sont exposés a augmenté de 97%, depuis 2014 également
Le groupe des Verts/ALE au Parlement européen se bat depuis de longues années pour développer des alternatives, et milite pour l’adoption d’une législation ambitieuse. Mais il se heurte aux intérêts égoïstes portés par des lobbies agro-industriels au niveau de l’Union. Le travail à faire reste immense.
Ainsi, malgré le travail continu des élu·e·s écologistes et des associations de protection des animaux, les avancées sont trop faibles. Depuis le succès de l’interdiction des tests sur les animaux pour les produits cosmétiques par une directive de 1993, aucune avancée concrète majeure n’a été réalisée. La transition vers une expérimentation non animale se heurte à plusieurs résistances : le manque de soutien financier au développement des méthodes alternatives et quand celle-ci existent et ont fait leur preuve, leur manque de diffusion dans la communauté scientifique.
Pourtant, l’Union Européenne encadre l’expérimentation animale à des fins scientifiques depuis 2010 par une directive. Celle-ci impose aux États membres de prendre les dispositions nécessaires pour réduire le nombre d’animaux utilisés et pour développer les méthodes alternatives. Elle promeut le principe des « trois R » : le remplacement et la réduction de l’utilisation d’animaux à des fins expérimentales et le raffinement des conditions d’élevage, d’hébergement et de soins, et des méthodes expérimentales utilisées, « afin d’éliminer ou de réduire au minimum toute douleur, souffrance ou angoisse ou tout dommage durable susceptible d’être infligé aux animaux ». Mais force est de constater que si elle est ambitieuse sur le papier, elle échoue à réduire le nombre d’animaux utilisés, ou à diminuer le degré de douleur à laquelle ils sont exposés. Pire encore, elle n’est parfois pas respectée, et cela sans que des sanctions ne soient prononcées.
Or, des méthodes substitutives, telles que les méthodes in vitro, in silico et in chimico, sont envisageables et devraient faire l’objet de recherches plus approfondies. Elles permettraient même de gagner en prédictivité. En effet, le modèle animal a des limites importantes : 90% des études pré-cliniques de médicaments effectuées sur les animaux échouent.
Il est donc temps d’enclencher une véritable transition vers des méthodes de substitution, en dégageant pour ce faire les moyens politiques et financiers nécessaires. Cela ne sera possible concrètement qu’en fixant des objectifs chiffrés de réduction d’utilisation des animaux et en finançant le développement des méthodes alternatives. Les engagements actuels sont insuffisants.
Il en va de notre responsabilité envers les animaux, et les humains.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux