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Rencontre AFPS-​​EELV : Communiqué commun

Une ren­contre a eu lieu ven­dredi 4 avril entre Emma­nuelle Cosse secré­taire nationale d’Europe Ecologie-​​Les Verts (EELV) et Taoufiq Tahani, pré­sident de l’Association France Palestine soli­darité (AFPS) au siège d’EELV. Étaient éga­lement pré­sents : Fran­çoise Ala­martine, res­pon­sable de la com­mission trans­na­tionale (EELV), Jean-​​Paul Roche, vice-​​président de l’AFPS et Mathilde Caroly, membre du bureau national et tré­so­rière de l’AFPS. La ren­contre qui s’est déroulée dans un climat de grande confiance a permis de constater une forte convergence dans l’analyse de la situation.

 

Les deux orga­ni­sa­tions par­tagent la même appré­ciation de la situation sur le terrain. Nous considérons que :

– L’occupation de la Cis­jor­danie par l’armée israé­lienne, la répression des mani­fes­ta­tions paci­fiques des Pales­ti­niens, les arres­ta­tions arbitraires,

– La pour­suite de la colo­ni­sation, tant dans la zone C de Cis­jor­danie qu’à Jéru­salem Est, pour empêcher la création de l’État palestinien,

– Le blocus de Gaza appliqué par l’État d’Israël depuis 7 ans et qui place 1.7 million de Pales­ti­niens dans une situation huma­ni­taire insup­por­table, rompant les liens entre Gaza et la Cis­jor­danie pour empêcher la création d’un État pales­tinien sur les fron­tières d’avant 1967, en vio­lation du droit inter­na­tional, sont autant d’obstacles majeurs à tout réel pro­cessus de paix.

 

La poli­tique de colo­ni­sation israé­lienne a des effets extrê­mement graves sur l’environnement et les res­sources natu­relles. C’est ainsi que, par exemple, l’agro-industrie israé­lienne a détruit de nom­breuses terres dédiées à l’agriculture fami­liale en Cis­jor­danie. Dans le même contexte, les res­sources en eau, situées sur des terres pales­ti­niennes et placées sous contrôle mili­taire, sont très inéga­lement dis­tri­buées ; il en résulte que tant à Gaza qu’en Cis­jor­danie, cela conduit à un déficit d’eau potable créant un pro­blème sani­taire grave. Dans la Vallée du Jourdain, l’exploitation intensive de la nappe aquifère par Israël est en train de conduire à une dimi­nution irré­ver­sible de la res­source située sur les terres des Pales­ti­niens. Les des­truc­tions de l’environnement, que ce soit en Palestine ou ailleurs sont un moyen de contrôle et de domi­nation des popu­la­tions civiles.

 

Cette situation est connue de tous, et dénoncée par une grande majorité de pays, à l’Assemblée générale de l’ONU, dans les comités spé­cia­lisés, et dans nombre d’autres ins­tances inter­na­tio­nales et de la société civile. Elle a des consé­quences dra­ma­tiques et inac­cep­tables sur les Pales­ti­niens des ter­ri­toires occupés sur les plans poli­tique, éco­no­mique et social comme en termes d’environnement et de santé.

Le gou­ver­nement israélien actuel jouit d’une impunité sans limite qu’il com­prend comme un encou­ra­gement à pour­suivre sa poli­tique néfaste pour les deux peuples, pales­tinien et israélien.

S’agissant de l’Union euro­péenne, si les « lignes direc­trices » consti­tuent un premier pas important dans l’affirmation du droit, nous sommes encore loin du compte. Il est temps de tra­duire en actes l’opposition à la poli­tique de colo­ni­sation menée par le gou­ver­nement israélien et d’appliquer des sanc­tions contre Israël tant que celui-​​ci continue d’ignorer le droit. Les gou­ver­ne­ments de l’Union euro­péenne ne peuvent continuer à se défausser sur les négo­cia­tions bila­té­rales entre Israé­liens et Pales­ti­niens qui ne peuvent déboucher hors d’un cadre mul­ti­la­téral fondé sur le droit international.

 

La France de son côté peut et doit agir. En cette année de soli­darité mon­diale avec le peuple pales­tinien à l’initiative de l’ONU, le rôle de la France doit être déter­minant pour ouvrir la voie d’une paix juste et durable.

Elle doit s’y engager avec :

1-​​ La recon­nais­sance pleine et entière de l’État de Palestine, dans le pro­lon­gement de ses votes pour l’admission à l’Unesco et l’AG de l’ONU, un soutien sans faille devant être apporté aux demandes d’adhésion de la Palestine aux ins­tances inter­na­tio­nales aux­quelles elle candidate ;

2-​​ L’interdiction sur le ter­ri­toire français des pro­duits des colonies israéliennes ;

3-​​ La recom­man­dation explicite aux entre­prises fran­çaises de ne pas engager de rela­tions d’affaires avec toute entre­prise ou col­lec­tivité israé­lienne qui par­ticipe, direc­tement ou indi­rec­tement, à la colonisation ;

4-​​ Le retrait des cir­cu­laires du ministère de la Justice de février 2010 et mai 2012 (dites cir­cu­laires Alliot-​​Marie et Mercier), sup­ports des pour­suites menées aujourd’hui contre les mili­tants français pour leur par­ti­ci­pation au boycott citoyen.

 

L’AFPS comme EELV entendent conjuguer leurs efforts pour la libé­ration de Marwan Bar­ghouthi et de tous les pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens actuel­lement détenus en Israël en vio­lation des Conven­tions de Genève. Elles condamnent le chantage per­manent utilisé par Israël et ses renie­ments suc­cessifs pour ne pas libérer les pri­son­niers palestiniens.

Nos orga­ni­sa­tions conju­gueront leurs efforts pour popu­la­riser et porter ces exi­gences poli­tiques de justice et de paix qui ren­contrent d’ores et déjà un large soutien dans l’opinion française.

 

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